[Retour en images] Thérapie par les arts en Afrique de l’Ouest

Le Grand Lyon, la mairie de Lyon et la mairie de Porto-Novo sont engagés dans un partenariat portant sur la gestion urbaine. Il prend désormais en compte les questions de santé mentale.



Plusieurs initiatives favorables au sort des personnes ayant des troubles psychiques et à leur rétablissement ont été prises au Bénin durant les dernières décennies.

La création de l’association de la Sainte Camille de Lellis par Grégoire Ahongbonon en 1991 a permis à de nombreuses personnes laissées pour compte d’accéder à un traitement - y compris médicamenteux - approprié à leurs besoins et de retrouver l’espoir d’un avenir meilleur et sans entrave, dans un contexte culturel marqué par des croyances très fortes concourant antérieurement à des prises en charge purement religieuses. (actuellement la Sainte Camille comprend 18 structures de soins et de réinsertion implantées dans trois pays d’Afrique de l’Ouest, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo).

L’atelier inclusif d’art-thérapie fondé en 2015 à Porto-Novo par le photographe d’art contemporain Louis Oke-Agbo (ONG Vie et Solidarités) apportei à ses jeunes participants du bien-être et leur permet de produire des œuvres de qualité, ce qui leur vaut d’accéder à une juste reconnaissance et à un sentiment de réussite.

Carole Oudet, Directrice du Centre d’Art Thérapie de l’ONG Vie et Solidarité, nous explique en quelques mots, pourquoi selon elle il est important de donner une place centrale à l’art-thérapie lorsque l’on veut favoriser le rétablissement des personnes concernées :

"Les séances d’art thérapie comblent une lacune que le suivi médical actuel n’est pas en mesure de combler. Une fois le traitement via les médicaments terminé, les patients sont remis à leur famille, ou bien à la rue faute d’en avoir une. Qu’advient-il de ces personnes ? La rechute est inévitable. Exclues du monde socio-professionnel, il leur est impossible de trouver un travail pour subvenir à leur propre besoin. Elles sont et restent une charge pour les familles ou la société.
Très vite, un état dépressif prend le dessus. Accusées d’être inutiles, traitées de bonnes à rien, ces personnes qui sortent à peine d’un suivi médical se retrouvent au point de départ, voire pire. Elles perdent le peu d’estime qu’elles ont d’elles-mêmes, et se laissent aller à la déambulation et à l’errance.

Les bienfaits de l’art thérapie ne sont plus à prouver. Les séances de création conduites par un thérapeute contribuent à réduire le stress, à apporter de la joie, de la confiance et enfin elles contribuent à restaurer l’estime de soi.
De plus, chaque personne stabilisée apte à se former et à devenir un acteur de la société, n’est plus une charge médicale et à terme, l’intégration de l’art thérapie dans le cursus thérapeutique permet de réaliser des économies.
Aucun diagnostic ne contre-indique le recours à l’art-thérapie. Il s’agit d’une méthode intégrative, qui s’adresse à la globalité de la personne considérée en tant qu’individu.

En sensibilisant les acteurs médico-sociaux et culturels, ainsi que leurs partenaires, à l’utilisation de l’art comme outil favorisant le mieux-être chez les patients, l’ONG Vie et Solidarité s’est fixée pour objectif de mettre en place un cursus santé obligatoire après chaque traitement médicamenteux.

Outre le secteur médical, c’est à travers des ateliers de médiation artistique réalisés en milieu scolaire ou au sein d’institutions culturelles que l’ONG compte sensibiliser les enfants et les familles en leur permettant de découvrir le domaine de la santé mentale à travers la pratique de l’art."

Retour des actions mises en place en quelques images :

Ci-dessous le centre de Dangbodji (Sainte Camille) : ateliers de boulangerie et de tissage.


Ci-dessous, de droite à gauche devant des planches exposées lors du festival de tourisme responsable Porto-No Mad 2024 : Pascal Blanchard (vice-président du Grand Lyon), Sylvie Couchot (vice-présidente de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise), Charlemagne Yankoti (maire de Porto-Novo) et le Pr Nicolas Franck.


Ci-dessous, spectacle de danse de l’atelier d’art-thérapie de Porto-Novo au centre culturel Ouadada, dans le cadre du congrès international de la thérapie par les arts qui s’est tenu du 2 au 9 janvier 2024.