Titre original
Impact of anticholinergic load on functioning and cognitive performances of persons with psychosis referred to psychosocial rehabilitation centers
Contexte de la recherche
Un constat a été fait concernant l’activité anticholinergique de certains médicaments : elle entraînerait de nombreux effets secondaires ayant un impact négatif sur la vie quotidienne. Nous retrouvons notamment des effets indésirables comme un état de confusion, des déficits cognitifs altérant le fonctionnement, mais aussi des sécheresses buccale et oculaire, une vision floue, etc.. Par ailleurs, les personnes atteintes de schizophrénie sont fortement susceptibles d’avoir recours à un traitement ayant cette propriété.
Objectif :
L’étude conssitant donc à identifier les associations entre la charge anticholinergique, le fonctionnement et les performances cognitives des personnes atteintes de trouble du spectre de la schizophrénie engagées dans un parcours de réhabilitation psychosociale.
De quoi parle-t-on ?
L’activité anticholinergique permet de s’opposer à l’action d’une molécule (l’acétylcholine) ayant, en partie, un rôle majeur pour notre mémoire et notre apprentissage.
Comment s’est déroulée l’étude ?
L’étude a été réalisée à partir de la cohorte REHABase, regroupant des usagers de différents centres de réhabilitation psychosociale français. Au total, 1012 participants ont été impliqués dans la recherche, ayant tous pour point commun le fait d’avoir reçu un diagnostic de trouble du spectre de la schizophrénie. Depuis REHABase également, les mesures cliniques, fonctionnelles et cognitives ont été effectuées à travers différentes échelles. Afin de mesurer l’activité anticholinergique des psychotropes consommés par les participants, les chercheurs ont eu recours, là aussi, à différentes échelles ayant permis de classer cette charge comme « faible », « modérée » ou « élevée » suite à une évaluation initiale.
Résultats saillants
Parmi les participants, la moitié utilisaient au moins deux médicaments psychotropes ayant une activité anticholinergique.
Les résultats mettent en évidence que plus la charge anticholinergiques à laquelle les participants été confrontés était élevée, moins le stade de rétablissement était bon. La charge anticholinergique entraîne également un bien-être plus faible et une plus grande probabilité de développer une mauvaise adhérence aux médicaments.
Sur le plan cognitif, elle semble également liée à une mauvaise mémoire à long terme, mais semble toutefois permettre une vitesse de traitement correcte au test explorant les capacités exécutives.
A garder en tête
Malgré la prudence avec laquelle les résultats doivent être interprétés, l’impact fonctionnel et cognitif de la charge anticholinergique est important à considérer dans les accompagnements en réhabilitation psychosociale.
L’optimisation des traitements psychotropes peut être une condition préalable afin de réduire cette charge ; et cela pourrait d’abord passer par une révision des médicaments. Si le traitement ne peut être modifié, il est tout de même important d’encourager les patients à signaler les effets indésirables, mais aussi de les informer sur l’existence de différentes stratégies de prise en charge.
Afin de promouvoir la réhabilitation psychosociale, il est également fondamental d’améliorer les connaissances des psychiatres concernant les effets néfastes de la charge anticholinergique.
Auteurs
Verdoux, H., Quiles, C., Bon, L., Chéreau-Boudet, I., Dubreucq, J., Fiegi, L., Guillard-Bouhet, N., Massoubre, C., Plasse, J., & Franck, N