[À Lire] Liens insight - qualité de vie dans la schizophrénie

Contexte

Dans la schizophrénie , la perspicacité, la reconnaissance du fait qu’une personne souffre d’une maladie nécessitant un traitement, a longtemps été associée à une qualité de vie détériorée, un phénomène qui a été décrit comme le « paradoxe de la perspicacité ». Nous avons cherché ici à déterminer si certaines caractéristiques sociodémographiques et cliniques renforcent ou affaiblissent cette relation négative.

Méthodes

Nous avons utilisé les données du réseau français des centres de rééducation REHABase (N = 769). Nous avons exploré les différences moyennes dans les scores de qualité de vie entre les patients ayant une bonne perspicacité et ceux ayant une mauvaise perspicacité. Nous avons également exploré les effets modificateurs des caractéristiques sociodémographiques et cliniques (sexe, éducation, âge, fonctionnement, gravité clinique, durée de la maladie).

Résultats

Les patients ayant une bonne perspicacité avaient un score total de qualité de vie diminué. Des effets similaires ont été constatés pour les sous-dimensions suivantes de la qualité de vie : autonomie, bien-être physique et psychologique et estime de soi. L’effet négatif de la perspicacité sur la qualité de vie était atténué pour les personnes ayant plus de 12 années d’éducation et pour les personnes ayant un niveau de fonctionnement plus élevé. En revanche, l’effet négatif de la perspicacité sur la qualité de vie était accentué chez les personnes présentant une gravité clinique plus élevée. Le fonctionnement et la gravité clinique ont montré des effets modificateurs similaires sur d’autres dimensions de la qualité de vie : l’autonomie, le bien-être physique et psychologique et l’estime de soi. Enfin, les hommes ont démontré une association négative accrue entre la perspicacité et l’estime de soi.

Conclusions

La relation entre la perspicacité et la qualité de vie est modérée par les circonstances sociodémographiques et cliniques. Les enquêtes futures pourraient utiliser nos résultats en intégrant des facteurs sociodémographiques et cliniques dans la conception des programmes de traitement pour améliorer conjointement la compréhension et la qualité de vie.

Auteur·e·s :

Guillaume Barbalat, Lisa Maréchal, Julien Plasse, Isabelle Chéreau-Boudet, Benjamin Gouache, Émilie Legros-Lafarge et Catherine Massoubre, Nathalie Guillard-Bouhet, Frédéric Haesebaert, Nicolas Franck.