[Acte de colloque] Remédiation cognitive chez les jeunes

Remédiation cognitive chez les jeunes : au Colloque de l’AFRC, les professionnels de la psychiatrie ont défendu la nécessité de prendre en charge les déficits cognitifs dès le premier épisode psychotique.

Plus de 200 personnes étaient présentes le 27 septembre 2019 à Dijon pour le 11ème colloque de l’Association Francophone de Remédiation Cognitive, consacré à la remédiation cognitive chez les jeunes adultes. Tout au long de la journée, les intervenants ont mis en exergue la nécessité de mieux prendre en compte les déficits cognitifs dès le premier épisode psychotique. L’objectif : éviter l’installation d’un handicap fonctionnel, favoriser le maintien dans l’emploi ou dans les études, ainsi que l’insertion sociale et professionnelle.

Prendre en compte les déficits cognitifs dès le premier épisode de la maladie : une nécessité mais aussi un long chemin à parcourir

Aujourd’hui, les outils thérapeutiques de la réhabilitation psychosociale, dont la remédiation cognitive, se déploient progressivement sur le territoire français. Cependant, malgré un contexte favorable (parution d’une instruction de la DGOS en faveur du déploiement des soins de réhabilitation psychosociale), l’accès à ces prises en charge reste encore insuffisant. Un constat d’autant plus frappant pour les jeunes adultes, puisque seulement 3% des patients suivis en réhabilitation psychosociale ont une durée de maladie inférieure à un an.

Pourtant, les troubles cognitifs sont au cœur de la maladie mentale et présents très tôt. Ainsi un accès facilité à la remédiation cognitive devrait être proposé pour les jeunes patients, au vu de la fréquence des déficits cognitifs dans les troubles psychiques et de leur impact négatif sur le maintien dans l’emploi ou les études. Une évaluation et une prise en charge précoce de ces difficultés permettrait d’éviter une déscolarisation ou une perte d’emploi, ce qui aurait pour effet de lutter contre la chronicisation. D’autres pays comme le Québec proposent de soutenir le maintien dans les études et obtiennent de très bons résultats.

Dans les troubles psychotiques, parmi tous les facteurs qui prédisent le retour à l’emploi ou au travail, la cognition est un des plus importants
Caroline Cellard

Avec des outils adaptés aux jeunes et une prise en charge précoce

Adapter le cadre de soin aux jeunes pour le rendre plus accueillant « Youth friendliness » (Patrick McGorry) est essentiel. Des outils spécifiques doivent être proposés : exit le « papier-crayon » et vive le déploiement d’applications et l’utilisation de messageries instantanées type Whats’app pour favoriser la participation et l’adhésion du jeune à la prise en charge.

Des applications se développent petit à petit pour répondre aux nouveaux usages et plusieurs ont été évoquées au cours de la journée : TIPP, Alix et moi , Stop Blues, E-Bref ou Asper team.

Les professionnels présents ont rappelé l’intérêt de poursuivre les études consacrées à ce type de programmes tout en déplorant que ceux-ci ne soient pas facilement accessibles en dehors du cadre de la recherche. Par ailleurs, la nécessité de s’adapter aux problématiques des jeunes a été rappelée. Ces personnes ayant le plus souvent besoin d’accompagnement sur le plan académique (aide à la réussite dans les examens, gestion du stress) mais également concernant les addictions, particulièrement présentes dans cette population.

Retrouvez les textes et vidéos des interventions

Allocution d’ouverture, Edith Puglierini (ARS Bourgogne-Franche-Comté)

Texte d’ouverture

Allocution d’ouverture, Pr Jean-Christophe Chauvet-Gelinier (CH de la Chartreuse - CHU)

Introduction : réhabilitation psychosociale et remédiation cognitive en 2019, Pr Nicolas Franck

Remédiation cognitive chez les jeunes : efficacité, Pr Caroline Cellard

Remédiation cognitive chez les jeunes : en pratique, Dr Juliette Martin

L’intervention précoce pour les premiers épisodes psychotiques : position du problème et efficacité, Dr Haesebaert

Outils numériques, Delphine Fabre, Dr Romain Rey

Synthèse et conclusions, Pr Emmanuel Haffen, Dr Frederic Haesebaert