[Retour] Projet Hifali - Madagascar

Une délégation du centre hospitalier Le Vinatier et du Centre ressource de réhabilitation psychosociale rencontre cette semaine la délégation d’HI (Handicap International – Humanity & Inclusion) à Madagascar dans la cadre du projet Hifali.
Ce projet, promouvant la santé mentale communautaire, est financé par l’AFD.
Il est destiné à favoriser la mise en place d’actions communes pour la prise en charge des personnes avec des troubles de santé mentale vivant dans 4 pays : Madagascar, Togo, Sierra Leone et Liban.

L’équipe du Vinatier et du Centre ressource de réhabilitation psychosociale a été sollicitée au titre de son expertise dans le domaine de la déstigmatisation et de sa capacité à favoriser le pouvoir de décision et d’action des personnes grâce aux outils de soin de la réhabilitation psychosociale.
Le projet a aussi l’ambition de mettre en place des activités favorables à la santé mentale dans des zones sans psychiatre.


(Le Professeur Nicolas Franck à gauche, le docteure Vérane Breynaert et Mme Sylvia Topouzkhanian à droite avec des membres d’HI).

Il faudrait que la santé mentale devienne une priorité à Madagascar en tenant compte du contexte national. La stigmatisation est très présente et les hypothèses étiologiques invoquées par la population sont avant tout magico-religieuses.
Les professionnels.les de santé mentale sont peu nombreux·euses à Madagascar : une cinquantaine de psychologues, dont l’immense majorité n’appartient pas aux structures publiques, très peu d’infirmiers en santé mentale et environ 25 psychiatres.

Aussi, une large consommation de toxiques (alcool, héroïne et cannabis en particulier) aggrave les troubles de santé mentale. Une déscolariation marquée confronte très tôt certains consommateurs à l’usage de ces produits.
Tout en tenant compte des trois formes d’autorité qui cohabitent, l’autorité traditionnelle (appartenant au sojabe : chef/doyen local) dont les tradi-praticiens, l’autorité administrative et l’autorité religieuse (chrétienne et musulmane).

Les acteurs malgaches qui interviennent dans le domaine de la santé mentale, rencontrés dans le cadre de cette mission d’une semaine financée par la DGOS et la Métropole de Lyon, sont très motivés et volontaires, malgré la réticence de la population à accepter un modèle biopsychosocial, le manque d’accès aux médicaments et le très faible effectif soignants.

Les outils de la réhabilitation psychosociale intéressent particulièrement les équipes, dont certaines ont recours à l’art thérapie pour renforcer le pouvoir d’agir. En novembre une seconde mission permettra d’aller plus loin à travers le partage de connaissance, de compétence et de savoir-faire.

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