Citron Frappé du mois de Janvier

Ce mois-ci, les participants ont été invités à créer autour de ces thématiques :
Rapport à soi / Vécu : Qui dit nouvelle année chez les confitures dit 12 mois pour partager des moments qui nous font du bien ! Et vous, vous sauriez exprimer 12 choses qui vous font du bien ?
Evasion : Le livre de Nastassja Martin, « Croire aux fauves » commence par cette phrase : « L’ours est parti depuis plusieurs heures maintenant et moi j’attends, j’attends que la brume se dissipe ». Continuez cette-histoire...
WTF : Janvier rime avec sachet de thé

Découvrez leurs participations !

12 choses, Emmanuel

Fauve, Emmanuel

12 choses qui font du bien, Mfb

Boire du thé au reglise

Être seule dans le silence

Manger peu et équilibré

Écouter Denis roussos

Inviter des amis à manger

Etre avec ma fille

Aller marcher

Aller au cinéma

Me faire belle

Travailler et avoir de l’argent

Voir et parler à mon psychiatre

Me cultiver

Mauvaises herbes, Nabil

Un champ rempli de mauvaise herbe :

C’est donc là tout ce qu’ils voient ?

Pourtant, il y a là Chardon qui se tient fièrement.

Coquelicot penche gracieusement la tête.

Bouton d’Or insolent s’élève sur sa tige frèle.

Pissenlit les contemple, crinière ébouriffée.

Paquerette toute menue, elle, se fait discrète.

Violette et Bleuet heureux dansent au gré du vent.

Et même Ronce, qui parfois se montre si cruelle,

Offre de douces mûres, dont le parfum sucré

Régale les enfants les beaux jours arrivés.

Cela fait si longtemps que je n’ai pas marché

Dans l’herbe, les pieds nus.

À peu si longtemps que ma chère,

S’en est allée notre vertu.

Ici, bientôt, le bitume de la verdure aura raison.

Tâchons donc de garder au cœur

Les mauvaises herbes qui leur font horreur.

Fleurs maudites, détestées quelle que soit la saison.

Un champ rempli de mauvaise herbe :

C’est donc là tout ce qu’ils voient.

Le vent porte leurs graines,

Elles reviendront.

Tu verras.

Les 12 mois qui font du bien, Isabelle

Observer la démarche du scarabée

Prendre l’air du temps

Regarder le clown qui séjourne dans nos têtes

Papoter avec le vieil arbre

Tenir un projet par la main

Déposer une plume dans le vent

Sourire avec le chat qui s’étire

Se taire pour écouter la lune

Déplier les années sans regret

Respecter les secrets de l’enclume

Tutoyer le soleil d’hiver

En attendant le chant du coquelicot

Ascenseur, Jean-Michel

Si encense sans censeur,

Essence esseulée source Seigneur,

S’ensuit si cesse sa saveur,

Mon ascenseur.

Parti puni, point plus ou pas pris,

Patrie périe, putride Paris,

Plus pois, pas proie et point par dépit,

Pari pluriel, par-delà Minuit.

Eloi la loi, le lointain loti,

L’haleine la laine, Lola l’hallali,

Las là l’aléa, le voilà qui rallie,

Holà loin lilas, la Lionne et l’ouïe.

Passage oppressage, promesses sages, passent sans bruit,

Pensons par présage, puis se gagent de meilleure vie,

Partage après hommage, pas trop nage, qui prédit,

Page après page, mon ascenseur, lui, s’enfuit.

« C’est oui, ou bien c’est non ? », Jean-Michel

C’est oui, ou bien c’est non ?

J’ai cru qu’on était lundi, mais je ne suis qu’un pochtron,

J’ai voulu être gentil, pourquoi mon pote me traite de con,

Le soleil c’est bien joli, je m’ennuie, je tourne en rond,

Alors c’est oui, ou bien c’est non ?

Cette fille me regarde et rit, jcrois qu’elle n’aime pas le jambon,

J’ai acheté un billet de loterie, je l’ai mixé avec de la crème de marron,

J’ai sniffé une bougie, ça a mis lfeu à ma maison,

Mais c’est oui, ou bien c’est non ?

Ma femme hier s’est enfuie, jme suis fritté avec mon daron,

J’ai voulu braquer une pharmacie, on a cru jpétais un boulon,

Jveux vivre en Italie, ras le bol de la carbo avec des lardons,

Et toi, c’est oui, ou bien c’est non ?

Facile de croire c’est beau la vie, quand on n’a pas un triple menton,

Ça fait 50 fois que jsonne en pédiatrie, je suis fatigué, je ne connais même pas mon nom…

Passion, Jean-Michel

Splendide créature, éveille mon émoi,

J’admire tes sublimes courbures, même lorsque tu te traînes devant moi,

Je n’ai point de censure, et sans cesse je pense à toi,

Tu panses mes blessures, j’aime passer du temps entre tes bras,

Un soir durant, et d’un mouvement habile,

Je t’aperçois, toi Déesse, dans une foule intense qui te faufile,

Petits diamants sur tes hanches, lumière dans mes yeux illumine,

Je ne sais plus quoi penser, loin de toi je suis bien fragile,

Petite pauvresse, qui accompagne mes pas,

Instant de tendresse, et nous entraîne si loin de là,

Je ne suis qu’allégresse, et ne parle que de toi,

Tu es la maîtresse, de ma vie, de mon passé, trajet infini se poursuivra !

(Spoiler : on parle du bus C16, j’aime pas les gens !)

—ssion, Jean-Michel

Parfois cession

Circonspection introspection

Avançons sans évolution

Ultime passion.

Aggravation déclamation

Crispation irritation

Polisson anticipation

Usurpation.

Mutination rutilation

Usination ségrégation

Castration respiration

Faible rançon.

Purgation détestation

Caractérisation sécession

Exerguation annihilation

Poésie sans façon.

Cinéma Métro, Anje

13 bonnes raisons de vivre, Vincent Riot-Sarcey

L’idéalisme : une alternative au matérialisme (d’après Bernardo Kastrup), Thomas Waring

Quand on s’occupe de trouver les lois de la nature qui gouvernent les phénomènes et les choses on
fait de la PHYSIQUE, de la science. Quand on s’interroge sur la nature fondamentale de la réalité
on fait de la METAPHYSIQUE, de la philosophie.
Les scientifiques et la plupart des gens ont une métaphysique implicite dans la tête qui est très
souvent le matérialisme c’est à dire qu’ils pensent que la nature fondamentale de la réalité est une
matière qui existe indépendamment et hors de la conscience, une matière décrite par des quantités et
dépourvue des qualités propre à la conscience. De plus ils pensent que la matière comme le cerveau
génère les pensées.
Mais il n’y a rien dans les quantités du monde matériel (masse, charge, spin, énergie, champ,
relations géométriques...) qui permette d’en déduire les qualités de l’expérience consciente. Cela est
connu comme étant le problème difficile de la conscience (David Chalmers). Ce problème est
insoluble dans le cadre matérialiste. Il nous faut trouver une autre métaphysique.
Le matérialisme fait 4 déclarations sur la réalité :
1) La perception consciente de soi existe
2) La perception consciente chez d’autre être vivants existe également
3) Il y a des choses qui existent indépendamment en dehors de la perception consciente
4) Ces choses qui existent indépendamment en dehors de la perception consciente (les
neurones du cerveau) génèrent la perception consciente
Les déclarations 1 et 2 sont naturelles mais la déclaration 3 est un acte de foi considérable
puisqu’elle postule une catégorie entièrement nouvelle : des choses en dehors de la perception
consciente pour lesquelles on ne peut avoir aucune évidence directe. En effet tout ce qu’on peut
connaître vient dans la conscience au moment où on le connaît donc la croyance qu’il y a des choses
en dehors de la conscience est une abstraction au-delà de la connaissance.
La déclaration 4 est pire. Elle postule que des choses dont on ne peut jamais être sûr qu’elles
existent sont responsables de la seule chose dont est sûr qu’elle existe : la perception consciente,
notre propre conscience. Elle postule que des abstractions génèrent ce qui est concret. C’est une
déclaration extraordinaire qui inverse la direction naturelle de l’inférence : normalement on infère
l’inconnu à partir du connu, non pas le connu à partir de l’inconnu.
Il semble donc plus raisonnable de s’arrêter aux déclarations 1 et 2, c’est ce que fait l’idéalisme,
cette métaphysique alternative au matérialisme.
La vision du monde matérialiste régnante requiert par contre les 4 déclarations : un énorme acte de
foi. Clairement l’idéalisme est plus sceptique, plus prudent que le matérialisme.
Les philosophes ont souvent fait la distinction entre les apparences des choses et l’essence des
choses. L’idéalisme est une métaphysique qui fait la distinction entre :
 les phénomènes (matière, énergie, champs...) qui sont l’apparence de, une image de
 l’esprit
Voici une métaphore, imaginons que nous sommes dans le cockpit d’un avion qui vole dans le
brouillard. Nous n’avons aucun accès à l’environnement extérieur invisible, tout ce que nous avons
est le tableau de bord avec des cadrans (vitesse, altitude...). Nous sommes obligés de naviguer aux
instruments. Il faut prendre ces cadrans au sérieux pour pouvoir naviguer et atterrir en sécurité mais
ils ne sont que des images sans existence propre de l’environnement extérieur. La physique s’occupe
de trouver les lois qui régissent ces cadrans.
Dans cette métaphore le tableau de bord est l’écran de nos perceptions des phénomènes et
l’environnement extérieur invisible est le monde de l’esprit. Il y a bien sûr une correspondance entre
le monde des phénomènes et le monde de l’esprit.
Ainsi le cerveau et l’activité cérébrale (l’apparence) ne sont pas la cause de la vie intérieure
consciente (l’essence) comme le suppose le matérialisme. Ils n’en sont qu’une image. Il y a bien sûr
une corrélation entre l’activité cérébrale et la vie intérieure consciente.
Au delà de de nos esprits personnels composés de pensées et d’émotions il y a le monde inanimé qui
est lui-aussi composé de pensées et d’émotions. Mais il faut se garder de l’anthropomorphisme, les
états mentaux du monde inanimé ne sont pas méta-conscients comme nos esprits personnels. A la
place ils sont instinctifs et suivent les régularités des lois de la nature.
Mais, puisque tout est esprit, comment se fait-il que nous ne puissions pas lire les pensées des autres
êtres conscients ou savoir ce qu’il se passe en Chine ? C’est parce qu’un esprit personnel est un
segment dissocié de la conscience universelle. La vie, le métabolisme est un processus de
dissociation d’avec la conscience universelle.
Une métaphore est celle d’un tourbillon dans une rivière. Le tourbillon est un processus de
dissociation d’avec le reste de la rivière. La rivière est la conscience universelle et le tourbillon est
une conscience individuelle. Les molécules d’eau dans le tourbillon sont bien localisées. Les autres
molécules d’eau de la rivière ne peuvent pas accéder au tourbillon. Le tourbillon filtre hors de lui
les autres molécules d’eau de la rivière.
Ainsi, par ce mécanisme de filtrage, une conscience individuelle ne peut pas accéder aux états
mentaux du reste de l’univers. Mais les pensées trans-personnelles proches (les objets autour)
peuvent empiéter sur la frontière dissociative de la conscience individuelle (les organes des sens). Il
en résulte la perception de notre environnement. Ce processus d’empiétement nous est familier
quand par exemple nous mettons de côté des émotions négatives (légère dissociation) pour pouvoir
travailler mais que ces émotions empiètent sur notre humeur. On peut devenir plus irritable au
boulot.
Certaines personnes avec un trouble dissociatif de l’identité (TDI) manifestent plusieurs alters
(plusieurs personnalités). Il a été observé chez une de ces personnes qu’un des alters affirmait être
aveugle et, en effet, la neuro-imagerie montrait que quand cet alter était en contrôle de l’hôte, l’aire
du cerveau responsable de la vision devenait inactive. Quand un autre alter reprenait le contrôle la
vision revenait et l’aire visuelle redevenait active. Cela montre que la dissociation a le pouvoir de
rendre aveugle littéralement. De plus certaine personnes avec un TDI ont raconté leurs rêves et dans
ces rêves les différentes personnalités pouvaient interagir.
Si on transpose ce qu’il se passe à l’interieur d’une personne avec TDI à l’ensemble de la conscience
universelle alors nous, les êtres humains, sommes différents alters dissociés de cette conscience
universelle pouvant être aveugle à ce qu’il se passe en Chine et pouvant interagir les uns avec les
autres.
Nous avons dit (métaphore du tourbillon) que l’esprit individuel filtrait hors de lui les
pensées/émotions du reste de l’Univers :

Mais ce n’est pas toujours le cas. Par exemple lors de la prise de psychédéliques les neuroscientifiques
remarquent toujours une réduction de l’activité métabolique cérébrale accompagnée
par une expérience consciente très riche, intense et structurée (souvent transcendante). Ce fait est
impossible à expliquer dans le cadre matérialiste où le cerveau serait la cause de la vie intérieure
consciente. Dans le cadre idéaliste on peut expliquer ce fait en émettant l’hypothèse qu’une
réduction de l’activité cérébrale est équivalente à une réduction du processus de filtrage. Nous
pouvons dire aussi que la frontière dissociative devient plus perméable : la vie est un processus
de dissociation (d’avec la conscience universelle) donc moins d’activité métabolique implique moins
de dissociation. Le processus de dissociation est affaibli.
Ainsi des pensées/émotions du monde inanimé, des états mentaux de l’ « inconscient » collectif ou
de l’ « inconscient » personnel peuvent arriver jusqu’à l’ego.
Par analogie on peut dire que lorsque le tourbillon tourne moins vite alors il filtre moins hors de lui
les autres molécules de la rivière qui peuvent alors se déplacer jusqu’au centre du tourbillon (l’ego).
A l’extrême lorsque le tourbillon cesse de tourner (la mort) pleins de pensées non locales venant de
la conscience universelle (rivière) arrivent au centre du tourbillon. D’où les sentiment de
communion avec l’Univers, de transcendance qui nous sont rapportés par les expérienceurs d’EMI
(Expérience de Mort Imminente) alors que leur cerveau n’est plus irrigué en sang.
La mémoire c’est des pensées, de l’information. Dans le cadre idéaliste il n’y a pas de raison que
cette information disparaisse vu que tout est esprit, conscience. Simplement à la mort cette
information n’est plus localisée dans le corps qui est une image partielle de l’esprit personnel.