Des actions pour sensibiliser à la santé mentale dans mon collège

Pendant toute la semaine, nous avons reçu quatre stagiaires de troisième dans le cadre de leur stage d’observation. Au programme, une semaine de rencontre et d’échange à la découverte des métiers de la psychiatrie, des enjeux de la santé mentale, et de la lutte contre la stigmatisation. Parmi les missions qui leur ont été confiées, une mission de réflexion autour d’une action de sensibilisation à proposer au sein de leur collège.

Dans cet article, nous partageons les réflexions de Julie, Noémie, Mathilde et Zélie et les projets qu’elles ont imaginés !


Mon stage de troisième au Vinatier, mon expérience, Noémie


Cette semaine de stage a été très enrichissante et constructive, j’ai pu être sensibilisée à la stigmatisation des personnes vivant avec un trouble psychique, parler de harcèlement et de l’impact des actions sur la santé mentale. Durant cette semaine, on nous a demandé de réfléchir à un projet hypothétique que l’on pourrait réaliser dans notre collège pour parler de la santé mentale et de son impact sur la vie, je vais donc présenter mon projet.

Au cours de cette semaine, ma vision de la santé mentale et des représentations qu’on peut en faire a évolué, j’ai pris conscience que cette partie de la santé n’était pas expliquée au collège ou même via la famille et contrairement à la santé physique, beaucoup moins considérée. Je me rends compte que la plupart des gens sont très mal informés sur le sujet. j’ai donc pensé à mettre en place, dans ma classe en tout cas, un atelier dans lequel on pourrait jouer quelques scènes de théâtre en improvisation seulement avec un point de départ par petit groupes (de 3 à 4 personnes) sur le thème du harcèlement et des moqueries dans le milieu scolaire. il faudrait que chaque groupe soit encadré et guidé.

Je trouve ce sujet mal expliqué dans les interventions auxquelles j’ai pu assister au collège, personne ne parle vraiment de l’impact sur la santé mentale et du harcèlement moral qui constitue une partie non négligeable du harcèlement. Je souhaite donc sensibiliser et faire comprendre par des petits jeux de rôles qu’il faut prendre conscience de l’impact de nos actions sur les autres.


Un quizz vivant, Julie


Ce concept je l’ai créé de A à Z , c’est un quizz animé ! Il serait parfait pour une intervention dans le milieu éducatif (collèges, lycées, universités, etc.) Prenons l’exemple d’un collège. Les collégiens jouent une scène et les autres « jugent » si cela est normal ou anormal, s’ils sont pour ou contre. Pour que ce soit plus ludique, ils devront se déplacer. Je m’explique : si les élèves sont pour, ils se déplaceront à droite de la salle. S’ils sont contre, ils se déplaceront à gauche. Pour savoir pourquoi ils sont d’accord ou non, 3 personnes de leurs « groupes » devront argumenter. Ce qui je pense et espère donnera lieu à des débats. Mais, si une personne argumente vraiment bien et que certains de l’autre groupe sont convaincus alors, ils peuvent revenir sur leurs décision et changer d’avis et donc de côté.

La première mise en scène pourrait peut-être traiter des interprétations des élèves sur les troubles psychiques ou bien sur le harcèlement, ou encore toute autre scène qui pourrait mettre en avant des troubles psychiques.


Mon expérience au Vinatier, Zélie


Cette semaine au Vinatier a été très riche pour moi. J’ ai constaté que la stigmatisation était beaucoup plus présente que ce que je pensais. Et cette prise de conscience m’a fait avoir une idée de projet pour ma classe pour déstigmatiser les idées reçues. Mon idée consiste à montrer quelques témoignages aux élèves, ouvrir des bibliothèques vivantes (une personne est le livre et raconte son histoire et il y a 2 ou 3 lecteurs qui poseront des questions à la fin) pour montrer que tout le monde a des problèmes même ceux qui sont dits “normaux”. Et aussi, faire une intervention de 30 minutes pour qu’un psychologue explique son métier et dire qu’aller voir un psychologue est tout à fait normal. Je pense que ce projet pourrait avoir beaucoup d’impact sur les élèves car beaucoup ne veulent pas parler de leurs problèmes par peur de paraître faibles..


Projet de bibliothèque vivante adaptée au collège, Mathilde


Dans ces paragraphes, je vais vous présenter le projet dont j’ai eu l’idée afin de sensibiliser et de déstigmatiser les collégiens sur le sujet de la santé mentale et des troubles mentaux.
Lors de ce stage, nous avons découvert le concept des bibliothèques vivantes : certaines personnes viennent raconter un chapitre de leur vie ils ont le rôle du « livre » tandis que la/les personnes autour d’elles ont alors le rôle des lecteurs. Cela permet de sensibiliser, donner de l’espoir et informer sur toutes sortes de situations.
J’ai trouvé cette idée vraiment intéressante et très ludique. J’ai donc décidé de prendre exemple sur ce concept pour l’adapter à l’environnement du collège. Le but étant de sensibiliser et faire changer les préjugés des collégiens sur la santé mentale.
Afin de pouvoir s’exprimer librement et de conserver l’aspect intime de l’échange, il est préférable de faire ça en petit groupe par exemple en séparant une classe en deux comme c’est le cas pour certains cours. Cela créerait un environnement de confiance pour tous et particulièrement pour les élèves timides qui souhaitent malgré tout participer et prendre la parole.
Nous pourrions tout d’abord nous installer autour d’une table, et échanger autour de la santé mentale et de la définition que nous pourrions lui donner. Puisque les élèves sont mal ou peu informés sur cette dernière, il est important de d’abord la définir ensemble. Après cela, nous pouvons écouter toutes les personnes qui souhaiteraient prendre la parole autour des sujets suivants : « avez-vous un proche possédant des troubles psychiques ? », « avez-vous déjà rencontré une personne atteinte d’un ou plusieurs troubles ? (si oui, comment cela s’est-il passé et comment avez-vous réagi ?) » « Êtes vous fier de vos réactions ou avez-vous des regrets ? ».
Lors de cet échange, chacun pourra être le « livre » ET le lecteur, cependant ceux qui ne souhaitent pas parler de leur expérience peuvent simplement écouter sans prendre la parole. J’ai espoir qu’en écoutant et en parlant de ces expériences, chacun puisse comprendre et se rendre compte qu’ils ne peuvent pas se baser sur une seule expérience (bonne ou mauvaise) pour juger toute une communauté de personnes (ici les personnes vivant avec des troubles psychique).


En conclusion, une semaine de stage d’observation à renouveler les prochaines années pour continuer à montrer la psychiatrie sous un autre angle, et permettre aux élèves de se saisir de leur rôle d’acteurs de la sensibilisation !