CONFiture Maison, Saison 5, épisode 7

Cette semaines, les participants ont été invités à créer autour de ces thématiques :

Actualité : A partir de l’automne... 2024, l’UE imposera un chargeur unique pour les téléphones portables. Si vous pouviez vous constituer votre chargeur unique, quel serait-il ?

Évasion : Déclinaison libre sur camaïeu de couleur

WTF : "t’as pas l’air...?"

Découvrez leurs participations !

Fall from the top, Gurvan Besnard

Un chargeur unique, Vincent Riot-Sarcey

La prison, Audrey

"-T’as pas l’air d’aller bien, dis-donc", me fait remarquer une connaissance.
Je dois garder ce secret, très lourd. Personne n’a besoin de ce poids sur leur épaule. Je ne le souhaiterais même pas à mon ennemi. Et j’en ai bien une tonne d’ennemis.
Ils m’encerclaient et ne voulaient plus me lâcher. Je me débattais de toutes mes forces mais je semblais être totalement paralysée. Aucun son ne sortait ni aucun mouvement ne venait….
Je sais ce que signifie être prisonnier. Mon bourreau est cette espèce de secret qui me pourrit la vie. Chaque pas que je fais, je me sens observée. Chaque mot dit me semble entendu et enregistré. Je ne l’ai pas cherché, il m’est tombé dessus. J’ai été témoin de quelque chose dont je ne pourrais jamais parler. Je ne pourrais pas le partager, pas sans condamner la personne qui aurait eu la malchance des mots qui seront sorti de ma bouche.
Je vis avec ça sur ma conscience chaque jour. Je survis en essayant de me faire la plus discrète possible. Il ne faudrait pas qu’ils me retrouvent, en plus !
Je vais de ville en ville, de connaissances en connaissances. De canapés en canapés, sans m’arrêter. Toujours un coup d’avance. Toujours une ville d’écart. Des neurones en plus. C’est la vie que j’ai choisi pour protéger ceux que j’aime. Je suis prête à faire tous les sacrifices pour eux, même à disparaître de leur vie pour qu’elle soit saine et sauve.
Je suis celle qui en sait trop, la déserteuse, la voyageuse, la fuyeuse, la lâche, la sacrifiée, suivant les relations que j’entretiens avec la personne qui me nomme.
Celle qui porte un masque, fuie les questions un petit peu trop personnelles et intimes. Celle dont on ne connaît même plus le nom ni l’identité.
Je ne me connais plus. Je sais que j’ai un secret que je dois garder par tous les moyens…même les pires. Et que je n’hésite pas à défendre, aux dépens de ma vie. Je me sens vide, survivante d’un évènement. Ma vie n’a plus aucun sens.
Je suis juste la porteuse de ce fameux secret. Il ne reste plus rien de moi. Ma personnalité s’est envolée en morceaux. Je porte le monde sur mes épaules et n’ai pas le luxe du repos ou des moments joyeux, paisibles et entourée de personnes de qualité. Je côtoie le côté sombre du monde. Sombre de l’humanité. Mais même dans l’obscurité la plus totale chez l’humain, il y a toujours cette lumière, plus ou moins petite, qui fait qu’il a cette volonté, cette envie de continuer. Cet espoir qu’un jour tout va aller mieux. Qu’un jour, il connaîtra l’amour et le bonheur. Et c’est cette lumière que j’essaie de garder chez eux. La mienne s’est complètement éteinte. Le jour où...... Mieux vaut ne plus y penser. Je n’en ai plus la force, de toute façon. Ce qui est passé, est passé. Il faut que je garde ce secret. Malgré la fatigue qui s’empare de tout mon corps et fait fermer mes yeux. Ce n’est pas l’envie qui me manque. Je dois juste faire ce que j’ai à faire. Rien d’autre. Juste ça. Jusqu’à mon dernier souffle.
"- T’inquiète pas, je vais très bien", je réponds mon habituel mensonge.
Je lui montre mon plus beau et faux sourire pour qu’il me croit.
Comme toujours.........

T’as pas l’air médecin ! Dr T

Avoir l’air, Vincent Riot-Sarcey

Participation libre, Amphi

T’as pas l’air... Hikikomori

Samedi matin, Vincent Riot-Sarcey

El super cargador, F

Mon rechargeur unique, MFB

Tous les jours, je me fixe un objectif, que je réalise.
Après quoi, je range le désordre que j’ai pu mettre.
Puis, je me repose.
Enfin de journée, je suis satisfaite, j’ai construit quelque chose.
Je me sens bien, je garde l’estime et la confiance.

En Bleu, F