CONFiture Maison, Saison 3, Episode 20

Cette semaine, les participants ont été invités à créer autour de ces thématiques :

Actualité : Alors que le festival « Tout le monde dehors » propose ses dernières festivités pour cet été, un spectacle sur les discriminations prendra place au parc Popy, en plein cœur de la Croix Rousse, le 22 août à 18h. Imaginez vos images de la bienveillance envers la différence.

Évasion : Power ranger, super nana ou club des 5, parlez-nous de vos compagnons de route.

WTF : Vous êtes une brindille d’herbe cueillie dans un bouquet.

Le voyage d’une aventurière dans l’âme, Audrey

Je ne voudrais surtout pas vous décevoir, chers lecteurs, mais ma vie n’est pas extrêmement passionnante. Je dirais même qu’elle est ennuyante, banale, ordinaire, comme toutes les brindilles de mon espèce. Rien de particulier, donc. Une petite vie, à l’image de ma taille, où il n’y a rien dedans. Je suis dans un champ, avec mes nombreux frères et sœurs. Je les aime vraiment tous. On est une grande famille et unit dans l’ennuie.
Ce que j’aime le plus, c’est quand le vent vient nous faire bouger. Comme s’il essayait de nous emporter avec lui. Oui, je vous l’avoue, on ne bouge pas. On reste sur place, plantées dans la terre. On voit le temps défiler, les années bougées mais on est comme figées dans l’espace. Rien ne nous fait grandir ou vieillir. On est immobiles et on ne peut rien faire pour empêcher ça. Juste voir le temps nous échapper. Voir le temps nous fuir.
Vous vous imaginez bien que si je n’avais vraiment rien à raconter, je n’écrirais rien du tout.
Soudain, la chose la plus incroyable m’arrive. Un humain (oui, ça s’appelle comme ça, ce truc à deux pattes qui détruit toutes les belles choses qu’il touche) m’arrache de mon habitat et me collectionne avec d’autres membres de ma belle et nombreuse famille. Il entreprend un voyage long, très très long et quelque chose d’extraordinaire arrive : je tombe du bouquet. J’ai glissé, sans le faire exprès bien sûr, et me retrouve libre comme l’air. Je peux aller où je veux, quand je le veux et si je le veux. Rien ne peut m’arrêter. Le monde me tend les bras. C’est ce que je veux faire. J’avance comme je peux mais le vent me fait reculer. Dès que j’avance, je recule. Puis, comme je suis sur la route, les voitures me roulent dessus. Un autre humain m’a même prit et mit à la poubelle. On se demande pourquoi il a fait ça ! Je maudis le créateur de l’Univers et me rends compte que personne ne m’écoute. Je suis toute seule dans une poubelle. Je fais trop pitié pour qu’on m’écoute. Heureusement, le vent me fait m’envoler mais j’attéris dans une crotte de chien. Finalement, je crois que je préférais la poubelle. La belle ironie de la vie ! J’en ai marre mais tellement marre que je regrette ma prison faite en terre. Au moins, j’étais en sécurité, confortable et entourée. Et j’aimais ma nombreuse, très nombreuse famille. Là, je suis seule, je dois probablement puer et je suis perdue. Je ne sais pas quoi faire ni où aller. Personne ne vient à mon secours. Personne ne fait attention à moi. C’est comme si je n’existais pas. Comme si je n’avais aucune importance. Là d’où je viens, ils m’ont probablement déjà tous oublié. Ils ne s’inquiètent pas pour moi.Mais moi, je les aime et je pense beaucoup à eux. J’ai envie de les revoir, ils me manquent beaucoup.
Je reste immobile sur la route car je suis trop fatiguée pour continuer. Si, au moins, je savais où je voulais aller. Je n’ai aucune destination précise. Je n’avais pas prévu de voyager seule. Je n’avais pas prévu que je me retrouvais ici. Je n’avais pas prévu.
Alors que tout espoir m’abandonne, un homme, accompagné de son petit garçon, arrive vers moi. Il me ramasse et me donne à son fils qui me prend dans ses petites mains et me porte à son visage, comme s’il voulait me sentir. Il me met dans sa poche et tout devient noir pour moi. Je ne sais pas ce qu’il fait mais je sens qu’il bouge. Il me pose sur une table, probablement dans sa maison. Il me dit : « Tu es le trésor que papa m’a donné. » Il m’embrasse tendrement et me sourit comme il n’a jamais dû le faire à personne d’autre. Et dans ses yeux, je vois tout l’amour qu’il a pour ses parents, pour sa famille. Je m’aperçois qu’il a beaucoup de frères et sœurs. Et je me dis que la vie a une drôle de façon de me rendre ce que j’ai perdu.

Tous les matins du monde sont différents, Vincent Riot-Sarcey

Je suis une brindille, MFB

Je suis une brindille seule et libre à la fois.
Alors, malgré la souffrance de la solitude, je garde la confiance en moi.
J’ai entendu qu’il fallait être en harmonie pour être heureuse.
L’harmonie c’est être en accord avec soi même.
Alors, je me suis allongée sur un hamac et j’ai pris toute la douceur du vent frais. C’est tellement agréable. Puis je me suis relevée, et, pour la première fois, j’ai eu l’envie de porter ma longue robe verte. Je me sens bien. Je n’ai presque plus peur du regard des autres. C’est étrange, je pense à Béjart danseur et chorégraphe, à un ami… A TOUS CEUX QUE J’AI AIME, et TOUS CEUX QUE J’AI AIME AVEC MALADRESSE, J’AIMERAI QUE LA VIE ME DONNE UNE SECONDE CHANCE.

Un compagnon de route, Vincent Riot-Sarcey

Thématique libre, Isabelle

Le livre que je n’ ai pas écrit porte ce titre ou encore ce titre mais peut-être aussi ce titre...

  • Les arguments espiègles
  • La logique du pangolin
  • Paradoxes sur le fil
  • Nager dans le flou
  • L’ardeur du paresseux
  • Le sourire du cactus

Bienveillance envers la différence, 3Sisters

Comme un cheveu sur la langue, Vincent Riot-Sarcey

Samedi matin, Vincent Riot-Sarcey