Des pistes pour renforcer le soutien aux proches aidants
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Dans son deuxième avis de mandature 2023-2027, le Conseil scientifique de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) plaide pour une politique rénovée de soutien aux proches aidants, visant à mieux anticiper et prévenir les risques de surcharge.
En France, on estime à 9,3 millions le nombre de proches aidants, dont 500 000 mineurs. Ces personnes, majoritairement des femmes, jouent un rôle fondamental dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie.
Si cette aide peut être enrichissante, elle engendre aussi des conséquences négatives sur la santé, la vie personnelle et professionnelle des aidants. Malgré l’existence de dispositifs de soutien (répit, accompagnement psychosocial, aides financières et mesures de conciliation), l’offre reste inégale, insuffisante et dépendante du territoire ou du profil de la personne aidée.
Face à la pression croissante sur les aidants, le Conseil propose plusieurs axes pour une politique plus pertinente : reconnaître les aidants comme un complément aux professionnels sans les remplacer, construire les politiques à partir de leurs besoins réels, prévenir le fardeau excessif, impliquer les acteurs locaux et nationaux, et adapter l’offre à la diversité des situations. Le déploiement du Service public départemental de l’autonomie (SPDA) est perçu comme une opportunité majeure pour intégrer les aidants comme usagers à part entière, en améliorant leur repérage, l’évaluation de leurs besoins et leur accès à l’offre de répit, notamment à domicile.
Le Conseil recommande également de renforcer la formation des professionnels médico-sociaux aux réalités des aidants, de reconnaître leurs savoirs issus de l’expérience, de prévenir leur sur-sollicitation, et de poursuivre les campagnes nationales de sensibilisation. Il appelle à élargir le champ d’action de la politique aux aidants de personnes atteintes de maladies chroniques ou de cancers. Il suggère aussi de développer des fonctions de coordination (care ou case managers), encore peu intégrées dans les politiques actuelles, et d’instaurer une consultation régulière de l’aidant pour évaluer son état de santé. Enfin, il invite à approfondir les réflexions autour de la reconnaissance d’un statut du proche aidant et de la possible monétarisation de l’aide qu’ils apportent.
Consulter le deuxième avis relatif à la mise en œuvre de la convention d’objectifs et de gestion (COG) 2022-2026 de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), Avis sur l’aide aux aidants : contribuer au renforcement du soutien aux proches aidants – 2025 – accessible (pdf,794 Ko), 26 juin 2025.