Responsable du Centre Ressource
Biographie
Nicolas Franck est professeur des universités - praticien hospitalier au CHU de Lyon depuis 2005. Au centre hospitalier Le Vinatier, il est responsable du Centre ressource de réhabilitation psychosociale (CRR) et du pôle Centre rive gauche (exerçant une mission de secteur sur les 3e, 6e et 8e arrondissements de Lyon et une mission de structuration régionale de la réhabilitation psychosociale avec le SUR-CL3R et TS2A). À l’université Claude Bernard Lyon 1, il est coordinateur du DES de psychiatrie de Lyon depuis 2019 ; il a été responsable de l’enseignement des sciences humaines en première et en troisième année de médecine et responsable de l’enseignement de la psychiatrie à la faculté Charles Mérieux Lyon Sud. Il a créé plusieurs diplômes d’université consacrés à la remédiation cognitive, à la psychoéducation, à la pair-aidance et au case management. Il est également directeur scientifique de l’EMC-Psychiatrie (Elsevier) depuis 2013. Il a écrit de nombreux articles scientifiques et chapitres d’ouvrage. Il a par ailleurs écrit ou coordonné plusieurs livres destinés aux professionnels ou au grand public.
Nicolas Franck a fait ses études de médecine à Lyon, à l’issue desquelles il a soutenu une thèse de médecine sur les hallucinations en 1998. Il a ensuite été chef de clinique-assistant de 1998 à 2002, puis praticien hospitalier universitaire de 2002 à 2005 au centre hospitalier Le Vinatier. Il a parallèlement entrepris une thèse de sciences sur les processus cognitifs susceptibles de favoriser la production des symptômes de premier rang de la schizophrénie (sous la direction du Pr. Marc Jeannerod), qu’il a soutenue en 2001. L’habilitation à diriger les recherches lui a été attribuée en 2003.
Nicolas Franck s’est investi dès le milieu des années 1990 dans la recherche sur les mécanismes cognitifs des symptômes schizophréniques (agentivité et symptômes positifs, troubles du traitement de l’information faciale et symptômes négatifs, troubles des fonctions exécutives et désorganisation). Il a collaboré avec de nombreuses équipes, dont celles de Nancy C. Andreasen (Iowa City), de Jean-Yves Baudouin (Dijon), de Chris Frith (Londres), de Patrick Haggard (Londres), d’Etienne Koechlin (Paris), de Jim van Os (Maastricht), de David Penn (Chapel Hill), d’Angela Sirigu (Lyon) et d’Emmanuel Stip (Montréal). Les travaux qu’il a conduits et ceux auxquels il a participé ont contribué à appréhender objectivement les déterminants des toubles de la cognition sociale associés à la schizophrénie (difficultés à appréhender autrui favorisées par une altération (1) de la capacité à distinguer ses actions des siennes propres, (2) de la capacité à identifier ses émotions, (3) de la capacité à concevoir son comportement de manière globale).
A partir des années 2000, il a participé au développement et à la validation d’outils de remédiation cognitive découlant des recherches en sciences cognitives. Parmi les études qu’il a coordonnées, 3 essais cliniques consacrés à l’utilisation de la remédiation cognitive dans la schizophrénie ont été financés par le PHRC national : le projet RECOS en 2008, le projet RemedRehab en 2012 et le projet RemedEmploi en 2018. Le premier d’entre eux était destiné à comparer les effets de deux programmes de remédiation cognitive (RECOS et CRT) sur les processus cognitifs et les paramètres psychosociaux (voir l’article publié à ce sujet dans Schizophrenia Research). Le deuxième et le troisième ont étudié l’impact de la remédiation cognitive sur l’insertion professionnelle.
Son équipe s’est investie dans la remédiation de la cognition sociale. Elle a développé deux programmes qui agissent sur les troubles de la cognition sociale associés à la schizophrénie : Gaïa (porté par Baptiste Gaudelus) et RC2S (porté par Elodie Peyroux). Des études de cas uniques et des essais cliniques randomisés contrôlés ont évalué l’efficacité de ces programmes. Un autre essai clinique (coordonné par Alexandra Koubichkine) a étudié l’impact du programme SCIT sur les symptômes négatifs de la schizophrénie (la contribution de plusieurs équipes du réseau de remédiation cognitive, dont CRISALID et le C3RP, a permis la traduction en français de ce programme).
Nicolas Franck a favorisé l’implantation de la remédiation cognitive en permettant la formation de nombreux thérapeutes grâce à la création d’un diplôme d’université spécifique, dont l’enseignement à débuté en 2009. Chaque année ce diplôme forme plusieurs dizaines de professionnels de santé à l’utilisation de cet outil thérapeutique. Il a fondé l’AFRC dès 2009, afin de fédérer ces professionnels et de jeter les bases du réseau de remédiation cognitive. En 2016, il a créé le DU "Psychoéducation" puis un DU "Pair-aidance en santé mentale" en 2019 et un DU "Case management" avec Romain Rey en 2023.
En 2010, il a créé le Centre de réhabilitation psychosociale de Lyon (rattaché au centre hospitalier Le Vinatier), avec le soutien de l’ARS Rhône-Alpes. Ces initiatives ont grandement favorisé l’implantation de la remédiation cognitive en France et l’homogénéisation des pratiques en termes d’évaluation et de prises en charge. En 2011, il a été à l’origine de la création du service universitaire de réhabilitation (SUR), issu du rapprochement du Centre de réhabilitation et du département de réadaptation socio-professionnel (DRSP). En 2013, le SUR a été labellisé centre référent lyonnais en réhabilitation et en remédiation cognitive (CL3R) par l’ARS Rhône-Alpes. Nicolas Franck est également responsable du centre ressource de réhabilitation et de remédiation cognitive (CRR), qu’il a créé début 2015 et qui s’est implanté sur le site du Vinatier en 2021. Le CRR, dont il exerce la responsabilité depuis sa création, a contribué fortement à la structuration des soins de remédiation cognitive et de réhabilitation psychosociale en France. Au printemps 2020, Nicolas Franck a créé à Lyon le premier Centre d’accueil d’évaluation et d’orientation (CAdEO). Cette structure implantée dans le quartier de la Part-Dieu est destinée à favoriser un accès précoce à des soins dans le domaine de la santé mentale.