Cette semaine, les participants ont été invités à créer autour de ces thématiques :
Actualité : Ce week-end, c’est les journées européennes du patrimoine. Emmenez-nous avec vous dans les monuments/lieux qui ont marqué votre histoire.
Evasion : Ciel orageux au-dessus de nos têtes
WTF : Tout commença avec un noyau d’olive…
Découvrez leurs participations !
Et les rimes me font chier, IKnowWhatUMean
Un petit mot avant de commencer…
Ca n’aurait jamais dû arriver. Je me l’étais promis, cela devait être terminé. La dernière, plus jamais. Et me voilà qui recommence !
Ah ces rimes… Moi qui déteste les étiquettes, me voilà pris au piège, prisonnier, d’un carcan dont je ne sais me défaire. Je m’étais fixé une limite ; 3 vers, pas un mot de plus. Puis les idées se sont enchaînées, les mots coulaient tout seuls, sans que je ne puisse les en empêcher. Ah ! on dirait le début d’un scénario de film dramatique ! Mais voici que je me livre à vous, que je dévoile au grand jour cette relation toxique !
Oui, chers amis, sachez-le, mes rimes me font chier !
Elle est là qui ne veut m’en laisser aller,
Elle tourne autour de moi, et je ne peux m’en détacher,
La Rime.
Son souffle court me glace les doigts,
Pas un jour ne passe, sans qu’elle ne revienne à moi,
La Rime.
Possessive et oppressante, elle m’attire loin de là,
Sinistre assommante qui vit sous mon toit,
Cette Rime qui me fait chier.
Impromptue et inlassable,
Encore si souvent, déjeune à ma table,
Une Rime indésirée.
J’aimerais crier « rentre chez toi ! »,
Mais cette Rime qui ne m’entends pas,
Et revient encore et toujours, me tourmenter.
« Écrire librement, je ne te permets pas ! »
S’écrie la Diablesse qui impose sa Loi,
Oh qui voudra m’en délivrer ?
Parfois je réfléchis, et parle tout bas,
Elle entend tout, et s’empare de Moi,
Cette Rime, dont je suis si fatigué.
Un lecteur inaverti n’imagine pas,
Qu’elle le guette aussi, jamais loin de toi,
Cette Rime, qui va te faire chier.
Ca commence doucement par une assonance,
Le texte se délie, divine délivrance,
Trop tard ! La Rime s’est imposée.
Un petit mot (encore) avant de se quitter !
Ceci est un texte à but humoristique au travers duquel je souhaite divertir. Oui, c’est réel, je me suis rendu compte que dès que je souhaitais formuler quelques phrases, cela tournait systématiquement au poème. Il fut une époque où ce n’était pas le cas ; et bien que je me plaise dans ce nouveau style, j’essaie de m’en défaire. Mais la bête est tenace !
Alors si vous croisez un spécialiste exorciste, ou autre personne compétente dans l’art de guérir les addictions maudites, allumez votre cierge ! Le peuple vous remercie !
Et après ça j’ose encore penser que je ne suis plus capable de partir dans des délires narratifs…
Le château de Rochebonne, Vincent Riot-Sarcey
Ce soir la, l’orage.. , Feldt
L’orage grondait ce soir la, sur la chaîne des Aravis. Les éclairs étaient apparus a une vitesse déconcertante en fin d’après midi. Ils furent rapidement rejoints par une pluie torrentielle mais bienvenue après ces dernières semaines de sécheresse. J’admirais le spectacle qui se déroulait au dessus de la vallée de Saint-Gervais. Ma chambre possédait un balcon qui donnait directement sur cette vallée. La pluie avait rafraîchi le fond de l’air, et se déplaçait de concert avec un vent d’Est qui rendait tout plus agréable. Au début, l’orage arriva en gros nuages isolés qui déversaient des cascades d’eau que l’on croyait presque immobiles au loin. Et deux autres orages avaient rejoint le premier. De sublimes éclairs bleus zébraient le ciel sur tout le plateau. Lorsque le temps se stabilisa en un orage sourd et grondant, on put discerner les lumières de la ville en contrebas ; la pluie se fit régulière, la température agréable, la vallée revêtit une robe bleutée aux tons singuliers, qui rappelaient des tableaux anonymes.
Je ne pouvais décrocher le regard de ce ballet dangereusement sublime. Le balcon du chalet était protégé par le toit ou ruisselait de part et d’autre la pluie. Je m’assis la, avec ce carnet, contemplative, vêtue de mes habits du soir. Je dis cela pour montrer que la chaleur était devenue relative : je n’eus même pas besoin d’enfiler un pull. Parfois, des flashs violets m’éblouissaient, leur lueur électrique était presque aveuglante. Des gouttelettes arrivaient quelques fois jusqu’à mes jambes, que je repliais alors sous moi en frémissant légèrement. Il y avait aussi l’odeur du bois mouillé, qui réveillait mes narines endormies par des mois de ville et de routes. Tout était instable et paisible a la fois. Un appel a la contemplation et aux sensations. Chaque son, chaque lumière, était amplifié par les roches et les montagnes enneigées, et les hameaux des Alpes faisaient pale figure face a toute cette puissance. L’orage se trouvait a présent juste au dessus de moi, et laissait entendre quelques fois les palmes d’un hélicoptère, sûrement les secours du 115, appelés par des voyageurs perdus.
Plus la nuit tombait, et plus le vent soufflait dans les arbres. Je me retrouvais a apprécier la compagnie de l’orage, moi si petite et si fragile face a lui, assise face au vide, un crayon a la main. Il était la et il chantait, faisant s’intensifier soudain la pluie. Et j’ai alors du mal a écrire, puisque tout s’assombrit. J’aurais adoré rester là toute la nuit, loin du monde des Hommes, que je percevais en éclats de rire légers émanant du rez-de-chaussée. J’avais fuit la fête pour le chaos, ce soir la. La musique s’effaçait sous les trombes d’eau qui revenaient. Je décidai de m’y abandonner, et étendis mes jambes nues sous le flot incessant, laissai les gouttes glacées ruisseler sur ma peau. On ne distinguait presque plus rien. Je profitais encore quelques instants de ce spectacle, heureuse d’avoir pu écrire sur tant de beauté. Je posai délicatement le carnet au sec, alors que retentit le plus brutal des coups de tonnerre. L’électricité du chalet se retrouva coupée, des protestations montèrent du salon. Je me surpris alors a sourire. On voyait bien mieux les éclairs. Et si c’était dans les tempêtes les plus sombres, que l’on voyait le mieux la lumière ?
Jeudi fin d’après-midi, Vincent Riot-Sarcey
Samedi matin... La geisha, Vincent Riot-Sarcey
Samedi après-midi... Fugi moi, Vincent Riot-Sarcey
Samedi après-midi... Autoportrait, Vincent Riot-Sarcey
Dimanche soir... La geisha dans tous ses états, Vincent Riot-Sarcey
Lundi après-midi... La fille qui avait une jolie tête en forme d’œuf et qui disait... - Bonjour, comment vas-tu ?, Vincent Riot-Sarcey
Ciel orageux au dessus de nos têtes, Delphine
Tous aux abris ! Prenez garde, la folie se déchaîne comme les soirs de pleine lune. L’ambiance est électrique et nul n’est plus fort que cet éclair qui déchire le ciel et gronde du tonnerre dans une fraction d’instant insaisissable, unique et merveilleuse pour qui contemple le spectacle bien à l’abri derrière la fenêtre. Rien n’est plus sombre que l’ambiance d’un orage et les mots sont petits au regard de l’intensité et de la brièveté du moment. Avant, l’ambiance est chaude et électrique, et après c’est le soulagement d’être encore en vie, jusqu’au prochain..... Les éléments parfois se déchaînent, l’au-delà, parle et on n’y peut rien ! Quoi de plus beau que cet éclair qui imprime ma rétine de façon tout à fait spontanée, qui semble irréelle, et pourtant....Il en reste ce très beau souvenir qui gravera mon cœur à tout jamais.
Sous un noyau d’olive, F