L’isoloir, Vincent Riot-Sarcey

Le détecteur de connerie, Vincent Riot-Sarcey

Mon isoloir, Delphine

Mon passage à l’isoloir sera bref. Teintée d’anxiété, peur que les autres devinent mon vote, peur d’une bourde, je jongle avec les bulletins prenant bien garde de ne rien trahir. Bien sûr, la tablette est bancale, donc inutile et je ferai sans, maladroitement, tant bien que mal... Le rideau est déchiré et ferme à peine sur les côtés. Je ne me sens pas seule et les autres ne sont pas bien loin, je les entends : « a vôter ! » qui me speede un peu plus, me priant de me dépêcher, les autres attendent ! Cet isoloir, c’est une comme une parenthèse que j’attends dans ma vie, ce bref instant ou je me retrouve face à moi-même à la fois seule et avec, une et tous ! Singulière et plurielle. Je me sens investie, on m’interroge. Le temps presse ! Déjà, je refranchie la frontière du rideau mal délimité avec une pointe de regrets, c’est déjà fini ? C’était si simple. Une douce tranquillité qu’on ne retrouve nulle part ailleurs, une brièveté incomparable et une solitude sans ennui. « A vôter ! » et le bruit du clinquement métallique de l’urne me sort de ma rêverie, je m’éloigne encore un peu plus de cet isoloir de fortune qui m’a permis cette fois encore de m’exprimer et d’accomplir mon devoir et mon droit de citoyenne. Cet isoloir semble tellement fragile, un peu comme moi en fait et comme chacun de nous. Liberté, Egalité, Fraternité ! « A vôter ! »

Page17ligne10, Emmanuel

Thématique libre, Isabelle

Pourquoi vous ne travaillez pas
Si c’est pas indiscret ?
La question étant indiscrète
Elle a pourtant vocation
A ne pas l’être...
Comment se défaire
De cette gêne
Qui se prend les pieds dans l’ tapis
De la conversation ?

Mardi après-midi, Vincent Riot-Sarcey

Samedi après-midi, Vincent Riot-Sarcey