RAs LEs BAsques ! Isabelle
J’avais pris l’habitude
De faire la gueule
Sous mon masque
Je vais devoir
Faire des mines
Des sourires forcés
Des bouches bées
Et des rictus maniérés
Créatures, Florence
Je suis un escargot, MFB
Je suis un escargot qui aime prendre le temps de vivre d’une manière générale.
Cependant, depuis un mois c’est comme si le temps s’accélérait, et, que mon rythme de vie était lui aussi accéléré.
Il est vrai que très prochainement je devrai répondre spontanément à des questions qui me donneront le droit de reprendre mon activité professionnelle. Alors je travaille, je lis assez vite et je retiens assez bien les choses. C’est agréable d’envisager la réussite, quelque chose de positif se fait ressentir en moi.
Le soleil était au rendez-vous samedi et c’était très agréable. J’aime m’habiller et me ressentir légère, alors l’envie de retrouver la forme physique est là. Je fais attention à mon alimentation,
je pratique une activité sportive.
Ma fille vient manger, alors tout s ‘accélère. La joie me porte, me « transporte ».
Quand j’ai une prise de conscience, je suis un peu pressée d’ aller en parler avec mon psychiatre.
Je suis ces jours là, très heureuse, je le sais, j’ai fait un grand pas en avant.
Lettre à mon enfant intérieur, Nabil Foudil
A vous, toutes les parties de moi que j’ai mises de côté. Mais tout d’abord, à toi mon enfant intérieur.
Je m’excuse. De quoi ? De t’avoir laissé dans l’état dans lequel nous sommes. Blessés et en alerte. Je te vois presque mort, montrant les dents. Malgré ton état, tu as tenu bon. Tu as tellement vécu avec la peur que tu as appris à la cacher en te montrant agressif.
Tu voulais montrer ton affection mais cela ne se faisait pas. Tu as appris à faire couler tes larmes vers l’intérieur. Je te le dis, tu as le droit de dire tes émotions. Le droit d’être en colère ou triste. Tu as même le droit d’être heureux.
Papa ne s’aimait pas lui-même. Ne me demande pas pourquoi. Son rejet t’as blessé. Tu as cherché à lui plaire bien des fois. Tu n’étais pas un mauvais fils. Il était juste un mauvais père. Maman ne disait rien, tu t’es contenté de faire comme elle.
Chaque chose que tu faisais ou que tu aimais et dont il se riait, je sais à quel point cela te blesse. Cela me fait toujours souffrir, malgré le temps.
J’aimerais te prendre dans mes bras et te réconforter. Ce n’est pas grave si tu me mords. Si tu le fais, c’est que tu es terrorisé. Je sais que ton corps est un lieu de souffrance.
Je sais aussi que pour toi, à part de rares exceptions, l’autre est source de douleur. J’espère arriver à te prouver le contraire.
Je ne sais pas comment tu dois me considérer, ni si je suis celui que tu voulais devenir.
Je sais que tu voulais juste survivre et trouver une place à toi, une cabane, un dessin, les bras d’un adulte qui te dise que tu mérites de l’amour et de l’attention.
Je peux être cet adulte. Laisse moi panser tes plaies, te prendre dans mes bras et te dire que tu t’es bien défendu. Laisse-moi te bercer et baisse ta garde, tu es en sécurité.
Laisse-moi aussi te dire que je t’aime et qu’à bien des égards, tu as encaissé plus que tu aurais dû.
Je ne laisserai plus personne te faire de mal. Repose toi, tu l’as amplement mérité.
Sache que je t’aime et que tu fais partie de moi. Excuse-moi si parfois je suis maladroit pour te l’exprimer.
Un adulte qui prendra soin de toi à l’avenir.
Masque intégral, Vincent Riot-Sarcey
Monsieur Escargot mange des épinards, Vincent Riot-Sarcey
La reine de la frite, Vincent Riot-Sarcey