CONFiture Maison, Saison 3, Episode 3

Thématiques proposées le 22 avril pour le troisième épisode de la saison 3 :
- Thématique actualité : Ce 22 avril (ce jeudi) est célébré la journée mondiale de la Terre. Pour l’occasion, elle vous invite à un échange intime avec elle. Qu’avez-vous à lui dire ?
- Thématique évasion : De l’autre côté du mur, vos voisins habitent à deux pas de chez vous, imaginez leur vie...
- Thématique WTF : Vous êtes un pigeon. Racontez-nous vos rêves les plus fous !
- Participation libre : Chaque semaine, il est toujours possible de faire une participation libre, qui ne rentre dans aucune de ces thématiques !

NOTRE TERRE, MFB

Le pigeon voyageur, Audrey

Je suis un être remplit de mystère. Les autres n’arrivent pas à me déchiffrer, me décoder. Ils aimeraient avoir un manuel avec toutes les explications de mes paroles, gestes et même mes silences. Pour leur faire plaisir (oui, parce que je suis très généreuse, une de mes nombreuses, très nombreuses qualités !), je vais me dévoiler un peu.
Mon rêve le plus fou est de monter sur la plus haute montagne du monde (le Mont Everest, il me semble). Je suis déjà très très petite (par rapport aux humains) mais aimerais voir le monde de plus haut encore.
J’aimerais aussi pouvoir être domestiqué par l’Homme. C’est vrai qu’on n’est pas beaucoup appréciés par les humains alors que nous aussi, on a de l’amour à donner, autant que les chats et les chiens. Il faut juste qu’ils nous ouvrent leur cœur. C’est pas très fou comme rêve mais c’est quelque chose qui me tient à cœur.
Ah oui, un autre rêve serait de donner à manger aux humains, leur balancer des miettes de pain et qu’ils se battent pour les avoir ou de leur courir après. Quelque chose qui me démange. Franchement, ce serait une vengeance bien méritée (oui, une relation amour-haine, je sais).
Qu’est-ce que j’aimerais encore.......un saut à l’élastique ! Ah, ce que ça doit être bien, être en hauteur et se laisser tomber, perdre le contrôle l’espace d’un moment et ressentir les émotions que ça provoque. Se sentir tomber mais être retenu et donc ne pas terminer sa chute sur le sol. Braver le danger sans courir de grands risques.
Visiter tous les châteaux de la Terre et faire le tour du monde un milliard de fois.....minimum.
Apprendre un instrument de musique. Et oui, j’ai beau être un pigeon, j’aime la musique.
Apprendre les échecs, pour ensuite être une bonne stratège et faire de sales coups à ceux qui m’embêtent. Et puis, c’est bien les échecs. Encore mieux quand on sait comment jouer.
Construire mon propre château et qu’il devienne le monument le plus visité du monde. Et dedans, j’inventerais une salle où tous les pigeons se réuniront pour commencer à préparer la domination du monde. Cliché mais nécessaire pour nous.
Apprendre aux autres animaux à parler notre langage.
Élever des corbeaux pour qu’ils deviennent nos gardes du corps personnels.
Faire la chasse aux moineaux parce qu’ils sont trop mignons et que les humains les préfèrent à nous (et aussi avoir la force de les chasser parce qu’ils sont vraiment trop mignons et que c’est difficile d’être dure avec eux quand ils ont cette tête-là ! Ça me donne juste envie de leur faire un gros câlin et de les protéger. Bref, ne nous emballons pas, faut être sévère, non mais !).
Avoir moins de rêves parce que c’est compliquer et long à réaliser et que j’avoue avoir beaucoup la flemme. Juste me poser sur un banc et voir ma petite vie se passer sans que je fasse grand-chose, c’est ce que je sais faire de mieux.
Voilà, mes chers lecteurs, une liste raccourcie (oui, acquérir une catapulte est aussi ce que je veux mais était long à expliquer) de mes rêves et futurs plans. J’avoue, j’avais la flemme d’écrire les autres.

Votre pigeon voyageur préféré qui vous aime.
Cœur cœur sur vous.

P.S. : N’oubliez pas de vous aimer vous-même et de boire de l’eau.
P.S.S : N’oubliez pas de manger au moins 5 fruits et légumes par jour.
P.S.S.S. : N’oubliez pas les paroles, non plus. ;)

Chic Planète, Vincent Riot-Sarcey

A mon amie la Terre, MFB

A toi mon amie, je te dois tout le respect.
Grâce à toi, je vis. Tu me donnes l’oxygène et l’eau à volonté. La chaleur, juste ce qu’il faut pour que je me sente bien, sans me brûler la peau.

Tu me nourris, j’adore tes carottes, tes fenouils, tes salades de pain de sucre, tes poireaux, tes céleris, ton persil, tes ails et tes oignons rouges. Mélanges à un joli jarret de bœuf, j’ai préparé un délicieux pot au feu que j’ai mangé avec délicatesse et un immense plaisir. Tes légumes sont si parfumés que ça exalte mes sens.
Je suis parfaitement consciente de ton importance pour moi, pour ma vie, alors, jamais, aucun de tes aliments n’est jeté à la poubelle.

Je te remercie de soutenir mes pas chaque fois que je marche sur ta terre ou sur ton bitume.
J’adore ta nature qui renaît avec toutes ses fleurs. Ca enchante ma vie.

Je sais que tu es mon refuge pour toujours.

Mon rêve : La Pigeonlution, Pukeko


Existe-t-il des êtres vivants plus stigmatisés que les pigeons ? Je vous pose la question. Si nous avons connu notre heure de gloire il y a quelques siècles en transportant les missives les plus importantes de l’espèce humaine, notre utilité pour cette même espèce (qu’on pourrait tout à fait qualifier d’exploitation) a complètement disparu avec l’avènement de la poste. Nous sommes les grands oubliés de cette révolution postale. Et ça personne n’en parle.

Alors, me direz-vous, en tant que Pigeon, qu’est-ce qu’on peut bien en avoir à faire de ce pensent les humains ? Après tout, nous sommes bien supérieurs à ces bipèdes, et je vais vous le prouver. Néanmoins, les côtoyant tous les jours, nos petits cœurs de pigeon aspireraient à plus de respect et de reconnaissance.

Alors oui, on pourrait comme nos collègues moustiques, eux aussi grands stigmatisés, utiliser notre pouvoir de nuisance pour détruire l’humanité et gagner le respect. Mais à leur différence, nous n’avons malheureusement pas les mêmes armes. Si tous les pigeons se mettaient subitement à attaquer tous les humains avec leur bec, nous serions très vite détruits et éradiqués. Alors que peut-on faire ?

La question n’est pas que peut-on faire, mais que fait-on déjà ? Car voyez-nous, pendant que vous autres humains, vous nous voyez comme des êtres avec une mini « cervelle d’oiseau » comme vous aimez le dire, et aucune capacité d’organisation, nous luttons en masse, dans l’ombre et sans que vous n’ayez même aucun soupçon. Je vous disais qu’on était supérieur. La pigeonlution est en marche et elle est énorme.

Et il s’agit d’une révolte non violente. Depuis des siècles, nous menons des actions collectives de désobéissance civile, notre objectif : vous emmerder. Et c’est le cas de le dire. Alors, ce que vous pensez être des actions au hasard, sont en fait des actions organisées par la communauté pigeon. Cette crotte bien fraîche arrivée sur votre crâne ? Vous pensiez que c’était un hasard ? Et bien non, un commando de pigeons est spécifiquement formé pour viser en plein dans le cuir chevelu. Car voyez-vous nous sommes organisés comme les abeilles que vous « respectez tant », chacun dispose d’une mission précise pour mener la pigeonlution. Alors bien sûr, nous avons des stagiaires, et parfois plutôt que la tête, c’est l’épaule qui reçoit, mais il faut bien qu’ils apprennent. Il s’agit de l’élite des pigeons bien sûr, car cela demande de solides compétences en « visage » ainsi qu’une capacité à se retenir et à lâcher à tout moment. Du grand art. Avant d’intégrer le commando d’élite, tous passent par le premier niveau « Les auto-cacteurs », ici on ne fait pas dans le détail. L’objectif : disposer le plus d’excréments sur les véhicules, avec une attention particulière sur ceux qui sont les plus brillants et qui sortent du carwash. C’est un vrai petit plaisir ! Il y a bien sûr aussi les actions d’occupation de balcons, de toit, de terrasses, de parc… bref nos actions sont massives et illimitées. Je ne vais pas vous donner toutes nos actuces, mais voici mon rêve : que vous vous rendiez enfin compte de notre pigeonlution pour mesurer la largesse de la bêtise humaine !

Le voisin, Vincent Riot-Sarcey

Terre et moi, Bird


Quel rapport intime j’entretiens avec la Terre ? Qu’est ce qui chez moi vient de cette primaire tension terrienne ?
Bien que je sois loin du lien que les chasseurs cueilleurs avaient besoin d’apprivoiser pour survivre. Les pulsions de vie et de mort qui m’habitent me paraissent être intimement, inextricablement liées à ce que notre hôte vit chaque jour.
Aussi tard qu’aujourd’hui, où les blocs de glace chutent, fondent à vue d’œil, où l’arbre ne peut plus, à lui seul nous sauver de notre étouffement culturel. Notre nature humaine ne viendrait elle pas de ce conditionnement taré qui va au-delà de l’illusoire harmonie des éléments vivants ?
L’architecture de nos esprits a fini par briser le mur du réel et faire de notre vision abîmée une réalité dur et plus violente encore que celle qui nous a déterminé à devenir ce que nous sommes.

Le Pigeon, Vincent Riot-Sarcey

PARLEUSE, PARLEUR... Zab’

Pleuvoir si peu
qu’il est inutile
d’en faire
une conversation d’ascenseur.

La parole décorative
n’enrichit pas
le discours.

Paroles de Cowboy, Vincent Riot-Sarcey