CONFiture Maison, Saison 3, Episode 12

Cette semaine, les participants ont été invités à créer autour de ces thématiques :
Actualité : A 30 millions d’euros, la start up décolle, où voudriez-vous atterrir avec ce pactole ?

Evasion : Le réel est vu par chacun différemment, question de point de vue, faites nous part de votre regard sur lui.

WTF : Vous aimez les Dragibus jaunes ou verts ?

Le réel n’est rien sans le rêve, Vincent Riot-Sarcey

Le tourment amoureux, Audrey

Je suis un petit nuage, tout blanc. Pourtant j’essaie de bronzer.......
Mon grand terrain de jeu est le ciel. Je suis à la recherche de quelqu’un. Quelqu’un que j’ai vu et qui m’a plut. Peut-être que je ne pourrais jamais l’atteindre. Il est trop loin de moi et pourtant si proche. J’aime le voir dans mes rêves. C’est la plus belle des personnes mais je ne suis qu’un petit nuage. C’est un humain. Je l’ai aperçu un jour quand j’étais toute seule et il était là, tout seul aussi. Dans ses pensées, sûrement. J’aurais bien aimé savoir à quoi il pensait.
Je sais bien qu’on ne pourra jamais être ensemble. C’est impossible. Il doit probablement savoir que j’existe mais ne s’intéresse pas à moi. Peut-être qu’il a déjà quelqu’un en tête. Quelqu’un qui n’est pas moi. On est pas du même niveau, tous les deux. Je suis un petit nuage, perdue dans son immense ciel bleu et seule. Lui, il est....je ne saurais comment le décrire. Il est génial, merveilleux. J’espère qu’il le sait. J’espère qu’on le lui dit assez pour qu’il le croit. Il est beau, aussi. Ce n’est pas sa qualité principale, évidemment. Je le suivrais jusqu’au bout du monde. J’aime le regarder. Je m’imagine à ses côtés. J’imagine qu’il me sourit, comme il sait si bien le faire. Et son rire, comme j’aimerais que ce soit grâce à moi. Si je pouvais capturer son rire et l’écouter jusqu’à l’infini. Ah, je n’ai pas encore parler de ses yeux. Ils sont magnifiques, puissants. Comme j’aimerais qu’il me regarde. Je crois que je pourrais fondre.
J’aimerais être humaine juste pour être avec lui.
Moi, je suis ce petit nuage, qui ne reste pas en place, toujours à sa recherche même quand je sais qu’il ne sera pas là. J’ai toutes les étoiles à ma portée mais les abandonnerais dans la seconde si je pouvais avoir une seule petite chance de le côtoyer.
Je me dis que je dois faire ma petite vie de nuage de mon côté.
On n’était pas faits pour être ensemble, tous les deux. Je le comprends mais ai du mal à l’accepter.
Il vaut mieux que j’essaie de l’oublier. Je ne sais pas comment je me sentirais si je le voyais avec une autre. Je serais contente pour lui mais envieuse. Savoir qu’une personne aura celui que je désire le plus me rendra extrêmement triste mais je devrais l’accepter, même si ça fait mal.
Voilà donc, si un jour vous l’apercevez, dites-lui que je le regarde de là où je suis .
Dites-lui qu’il peut compter sur moi en toutes circonstances.
Dites-lui que tant que je serais là, il ne sera jamais seul.
Qu’il peut me dire tout ce qu’il a sur le cœur, j’écouterais la moindre de ses paroles.
Dites-lui que je ne suis qu’un petit nuage qui pense à lui, qui se demande comment il se sent.
Dites-lui que je l’aime.

Pactole de rêve, LN

Je souhaiterais atterrir à Seattle, y délivrer sœurs et chien et chat avec tous ceux qui ont besoin de délivrance. Maison, plein pied vue sur la puged sound j’y accueillerais les amis, les futurs et la misère d’en face. Je souhaiterais y rencontrer ce frère et le remercier pour ce pactole partagé.

L’Orchidée, une réalité que je partage, MFB

Réalité, Sionce

Je m’étais donné du mal, pour en sortir quelque chose.
J’arriverais à peine, à en traduire l’osmose.

Ils étaient invités, sans limite de compte,
À venir saluer, fêter, dans l’orgie et sans honte.
En guise de sacrifice, j’ai troquer mon antre,
Contre une victoire sans faille ; je lui dis : entre !
Tel stratagème tient du perfide…
La curiosité éveillée, croyant rester lucide,
J’ai su faire une règle incontestable.
A s’y méprendre il se pourrait que j’aime le diable.

De l’autre côté de l’univers, ils s’en allèrent.
Avec leur malêtre et leur mauvais flair.
Resté ici dans mon abîme,
Sans autre choix que le crime.

Une fois entré, son adversité l’occupait.
Sans voir que son biais,
Le temps lui prenait.
Vint alors le succès,
De demander l’accès.
Mendiant, larmoyant, et surtout inquiet.
Le comble du sort, seule l’âme peut aimer.

Pour rebondir encore, j’aimais,
Sortais, eux seulement débarquaient.
Chez moi s’était muté ailleurs…
L’étoile noire brillait de stupeur,
Loin, dans l’obscurité, oubliée.

Pensant ressortir blanchis,
A moitié nus, à moitié niais,
D’autres se sont affranchis,
Convaincus des bienfaits.

La boucle était en place,
Certes, ce n’était pas un palace.
Une cave profonde y émergeait,
Tel un puits intérieur.
Des sirènes chantaient,
Sur un ton rieur.
La réalité se déformait,
Aux étages inférieurs.
Ce qui en sortait parfois revenait,
Insensibles au flou qui régnait.

Je m’y attache encore,
Dans un ultime effort,
Tremblant de tout mon corps,
Pour parvenir au renfort.
Il y a ceux qui ne le voient nul part,
Il y en a qui le font sans crier gare.
C’était un moyen de délier les langues,
Une façon de rendre la pause plus longue.

J’allais et voguais comme je voulais,
Le train de ma vie était à quai,
De ce décors je ne me lassais,
Bien que je l’eu souhaité plus gai.

Une brindille de misère,
Un soupçon de vert,
La conscience aux prises de l’amer,
Un refrain au ton de la terre.

Qu’importe le temps, la couleur
Et la forme, l’esprit joueur
Est en ma demeure.
Seul, sans peur.

Le Dragibonze, Vincent Riot-Sarcey

Mon réel à moi, Delphine

Ma singulière réalité, cet altérité
Une seule réalité, une infinité de perceptions différentes selon les personnes.
Mon réel est difforme, altéré, il s’exprime bruyant, puissamment. Son pourtour est mouvant, ses formes sont vagues sans contenant. Il divague et se laisse aller au gré de ses envies...
Cartésien ?! Lui ?! Surtout pas ! Ses contours sont imprécis et irréguliers.Sa frontière est fluide et perspire la fragilité. Un rien ne l’affecte ! Il laisse tout transparaître. Je le dompte sans relâche, inlassablement !... jusqu’à l’épuisement. Douce stabilité, c’est un exercice d’équilibriste, je marche sur un fil... Les arguments, le raisonnement, il passe outre et s’en fait fi ! Rien ne l’étonne, pas même l’évidence. Il préfère sa douce rêverie. Réfléchir ? Très peu pour lui ! Sa sensibilité extraordinaire le valorise.
Mon réel, c’est ce quotidien auquel je m’accroche, des rituels imposés pour ne pas sombrer... Cette tasse de thé qui rythme mes journées et qui m’apaise m’offrant une parenthèse de répis...
Mon réel trouve du sens dans cette solitude que je tente de fuir et qui pourtant me rattrape...
Mon réel, c’est aussi, cette communication défaillante laissant place à des situations grotesques, risibles ou cocasses, qui attendrie les uns et agace les autres...
Mon réel se heurte à l’incompréhension des autres que je peux lire sur leurs visages circonspects et dubitatifs...Il alterne entre lucidité et déni de la maladie et absence de plaisir aussi ! Tout m’échappe, parfois rien ! Il utilise son langage pour se faire entendre. C’est une masse sensible pleine de subtilité dans laquelle je me réfugie pour échapper à cet autre réel : le vrai ! Le vôtre ! Celui qui existe, qui est palpable. Celui ou la mort, la méchanceté et ou tout le champ lexical du mal a sa place.
Mon réel à moi, il est soft ! C’est la douceur qui y prédomine. Ce nuage tout cotonneux de Bonheur ou nuls n’a mal, nul ne souffre, nul n’a faim ou soif et où chacun éprouve du plaisir pour ne pas souffrir.
Mon réel à moi, déni de la réalité, où seul l’imaginaire à sa place. Un monde de paix, d’amour et d’harmonie. Dans mon réel, le hasard n’a pas sa place, tout fait sens, tout signifie.
Mon réel s’adapte à moi et je m’adapte à lui...Dans cet espace, je le regarde avec des yeux bienveillants, une pointe de colère aussi, de la honte qui ne devrait pas être là. Pourtant obstinée et têtue, je ne lutte plus et l’accepte tel qu’il se présente à moi. C’est ce vide dans ma tête, cette sérénité retrouvée où seul l’essentiel existe...
Il suffit d’un rien et tout bascule, je vacille, je tombe dans ce monde étrange m’entrainant au plus profond de la Folie. Là où les idées ne sont plus censées, où la logique n’est plus la même et où le dialogue est impuissant face à cette force dévastatrice et impressionnante, tel un cataclysme.
Je joue avec lui inconsciemment je pense. Je lui fais peur et lui aussi, une sorte de tandem, une danse spontanée, improvisée mais tellement cadencée !
Mon réel connaît la perfection et la recherche. Peut-être que mon réel c’est toute la tendresse de mon enfance qui s’exprime... ?...Allez laissons place à l’imagination, osons ! Et vous ? C’est quoi votre réel ?

Dans la forêt des Sequoias géants, Vincent Riot-Sarcey

Le réel, MFB

Le réel. Je m’oblige à voir la réalité avec clarté et précision.
A ressentir, penser et agir à partir de moi même.
A dire une réalité que si j’ai une preuve à l’appui.
Prudence à ne pas tomber dans la projection ou le délire.
Voir le réel demande une conscience de soi, une connaissance de soi.

Heart planet in yellow space, Vincent Riot-Sarcey

Le réel et moi, Polla

Le réel, l’existence concrète, l’environnement jonchée d’expériences inextricablement reliées au nœud Gordien de notre condition, ce réel était ma hantise autrefois. Je le fuyais absolument. Brindille dans une feuille-bateau-lit, je voyageais sur les mers d’un univers intérieur en reconstruction, incapable de me sentir à la hauteur du grand imprévisible Inconnu. J’évacuais la vie parce qu’elle me terrorisait, vu d’où je venais. Elle était trop dense pour que ma colonne en papier mâché ne soit pas écrasée par ses vibrations. Je me délitais, me dispersais, délirais face aux liens qui le fondent. L’espace du présent était néant mais indirectement néanmoins ce réel me fascinait. À travers les prophets musiciens/peintres/poètes… ils me nourrissaient d’une humanité en expression. Ils ont accompagné ma gestation. Ces fenêtres ouvertes sur l’intense et doux, le vrai, crue et sublime, m’ont amenées petit à petit à trouver un sens à ce réel amer et opaque par sa complexité. C’est en effet moi qui porte le regard sur, c’est donc moi qui l’habite, aussi le nourri. C’est ma liberté que de pouvoir investir ces réalités du sens que je veux leur apporter.

Je suis arrivée à injecter du réel dans ma vie avec cette idée que le monde n’a rien à me donner, valider, placer. C’est au moment où j’ai lâché l’injonction d’une société tournée vers l’illusoire reconnaissance extérieure que j’ai réussi à m’approcher de ce mouvement effréné. C’est en plongeant en moi-même, en abandonnant toute autre écoute que j’ai commencé à ouvrir les yeux sur ce qu’il m’était possible de faire.