CONFiture Maison, Saison 3, Episode 11

Cette semaine, les participants ont été invités à créer autour de ces thématiques :
Actualité : Aujourd’hui, faites l’appel à la résistance que vous voudriez entendre.
Evasion : A partir de ces deux photos, quels chemins, quels desseins vous évoquent elles ?


WTF : Dans Le Roi Lion, Mufasa explique à Simba que les étoiles représentent tous les rois des siècles passés, pour Timon, ce sont des lucioles, un « genre de vers qui reste collé sur cet espèce de machin », Shrek, lui, explique à l’âne que les étoiles ne prédisent pas l’avenir mais permettent de raconter des histoires, comme celle de Roback, un ogre dont les crachats fusaient si loin, qu’ils traversaient trois champs de blés. Et vous, vous voyez quoi dans les étoiles ?

Le petit garçon poisson avec des étoiles sur la tête, Vincent Riot-Sarcey

Photo d’un monde en lien ? Najwa

Si le chemin devait se retourner et recouvrer la mémoire, je dirais que les pas mènent quelque part où l’enfer est à nos pieds. Marcher dans la lumière sous les arbres pour aller où sinon vers là d’où l’on vient. Un magma d’ignorance alors que tout le monde « sait ».

Résistance, Vincent Riot-Sarcey

Résister, LesCévennes

J’appelle à la résistance, contre ceux qui refusent d’être en partie ombres, qui dénie leur rôle dans une systémie familiale où la maladie ne se déclare pas par hasard.

J’appelle au réveil, à la responsabilité, à l’acceptation d’un inconscient pavé de bonnes intentions dont l’impact est délétère pour l’enfant. Dire que la famille n’est pas l’une des sources de la maladie psychique c’est éviter tout un potentiel de résilience.

À travers l’expérience en psychiatrie, on a rarement vu « un malade » ne venant pas d’une structure malade. Qu’elle soit micro ou macro, que ce soit à l’école, chez mamie ou au sein de cette société. Comment nier la source du conditionnement, de l’environnement qui rend malade. Ne pas vouloir mettre en avant que l’on peut améliorer nos relations, notre rapport aux émotions. Voir que nous n’avons qu’une chose à faire. Conscientiser.

Yakouba va respect la vie du lion, c’est alors, que le village retrouvera la paix. Yakouba est le sage. MFB

Résister, MFB

Résister pour l’ordre et la morale, et, vous serez HEUREUX.

Evasion, MFB

Il est fondamental de se suivre son propre chemin, de respecter sa nature humaine, c’est à dire ce que l’on aime le plus au plus profond de soi et de se protéger.

The mouse and The Beauty, Vincent Riot-Sarcey

Derrière la porte, Audrey

Depuis que je suis née, j’habite dans ces lieux. Certains pourraient croire que je les hante sauf que je suis encore vivante......pour l’instant. Une grande maison pour moi toute seule, ça fait un peu conte de fée. Quel cliché ! Peut-être que c’est ça ma vie, un gros cliché. Je suis seule, j’ai toujours été seule et j’imagine que ça va continué comme ça encore trop trop longtemps. Ces lieux, je les connais tellement par cœur qu’un jour que je m’ennuyais énormément, j’ai fermé les yeux et me suis balader dans la maison toute une après-midi. J’ai toujours été là où je voulais sans me cogner une seule fois. Je fais tout toute seule. Il n’y a que moi dans cette grande demeure. Je ne me souviens pas avoir eu des parents. J’imagine que je ne suis pas née toute seule, j’ai lu ça dans un livre. Je n’ai pas besoin de faire mes courses, j’ai tout ce qu’il me faut dans mon immense jardin. Je prépare tout moi-même. Les pâtes, les légumes, les fruits, tout. Je fais moi-même tout dans cette maison. Une vraie maîtresse des lieux. Il y a un endroit qui me questionne. Il faut suivre un long chemin pour y parvenir. Le chemin est déjà tracé. Il me permet de ne pas trop marcher dans l’herbe, surtout après la pluie. Même si le chemin est en terre et qu’après, ça fait de la boue......j’y peux rien, je suis toujours un enfant, moi. J’aime marcher dans la boue, c’est pas de ma faute. J’ai 10 ans, pas 25. D’ailleurs, 25 ans, c’est beaucoup trop vieux. Bref, à la fin du long chemin, donc, il y a cet endroit qui m’inquiète autant qu’il m’attire. C’est un long, très long portail qui semble avoir au moins des centaines d’années, si ce n’est plus. Et derrière ce portail, il y a encore la forêt. Et il y a un banc devant la grande porte. Un panneau est enfoncé dans la terre, juste à côté. Dessus, il est écrit : « Avant de franchir cette porte, asseyez-vous et réfléchissez. Après, vous ne pourrez plus faire marche arrière.... » Je crois que c’est ce qui m’effraie le plus. J’ai envie de voir et découvrir ce qui se cache derrière cette porte mais seulement pour me promener. J’aime cette vieille maison, elle est confortable et je me sens en sécurité. Je suis même devenue amie avec des loups et des renards. Ils me rendent visite chaque jour. Je leur donne à manger, bien sûr. J’ai assez pour tout le monde. Donc, je vois ma vie bien tracée et elle n’est pas derrière cette porte. Seulement, une partie de moi est très curieuse et veut savoir ce qu’il y a de l’autre côté. Et donc, chaque jour, pendant de longues heures, je m’assois sur le banc et je réfléchis. Je réfléchis, je réfléchis, je réfléchis, encore et encore. Chaque jour qui passe depuis de nombreuses années. A ce moment, je ne savais même pas encore parler. Et je n’arrive toujours pas à me décider. Je n’arrive toujours pas à choisir. Je reste plantée là. Je me perds dans l’imaginaire. J’imagine ce qui peut se passer après. Peut-être qu’un jour, j’arriverais à me décider mais je ne suis pas encore prête. C’est ma maison, mon foyer, ce que j’ai de plus précieux, comment pourrais-je l’abandonner ? Et tous mes amis, qui leur donnerait à manger ?
« - Je vois que tu n’as pas encore décider. C’est bien, au moins tu suis les règles du panneau. T’es la première à faire ça depuis longtemps. »
La voix vient de l’autre côté du portail, un homme âgé apparaît soudain, sorti de nulle part et avance vers moi.
« - Qui êtes-vous ?

  • Oh, juste un voyageur qui passait par là.
  • Vous savez ce qu’il y a de l’autre côté, alors ?
  • On peut dire ça, oui.
  • Vous pouvez me dire ce que c’est ?
  • Bien sûr que je pourrais le faire mais où est l’intérêt là-dedans ?
  • M’aider à prendre une décision ?
  • Non, tu dois prendre cette décision toute seule. Personne ne peut le faire à ta place. Ça fait depuis combien de temps que tu viens là ?
  • Plusieurs années que je m’assois sur ce banc à réfléchir dessus. C’est pour ça que j’ai besoin d’aide. J’en ai marre de ne pas savoir quoi faire. Aidez-moi !
  • Seulement plusieurs années ? Pfffff ! Et à ton avis, pourquoi le chemin est déjà tracé ?
  • Je ne sais pas, le temps peut-être ou les animaux.
  • Non, tu sais, tu n’es pas la seule à avoir dû faire face à ce choix. Le panneau n’est pas apparu par magie. Quelqu’un l’a mit là. Le chemin est déjà tracé parce que d’autres personnes ont déjà été à ta place. Ils ont dû déjà eux-même faire ce choix.
  • Vous aussi ?
  • Oui, moi aussi.
  • Combien de temps avez-vous mit pour choisir ?
  • Quand je le saurais, je te ferais signe. Bonne chance. »
    Et il disparaît. J’avais un milliard de questions à lui poser mais il ne m’a pas laisser le temps. Et donc, je continue de réfléchir, assise, devant le portail. Et je me rends compte que je suis face à un choix impossible. La liberté ou la zone de confort. Que choisir ? Une question qui va me prendre toute la vie à répondre. Le chemin de réflexion est encore long mais j’ai tout mon temps. Je ne suis pas pressée. J’ai toute la vie devant moi. Après tout, je n’ai que 10 ans.

La créature du fond des bois, Vincent Riot-Sarcey

Histoire vraie ! Isabelle

J’entre dans un supermarché
Qui vend tout
Et son contraire.
Ce jour là
Moral en berne
Je demande le prix
D’un cercueil
La dame essaye de me vendre
Tout l’enterrement
Prières comprises
Au bout d’une bonne heure
J’arrive à m’extraire
De ce package mortuaire
Avec un devis sous le bras
Et je regagne la sortie...
Trois jours plus tard au téléphone
La dame aux obsèques
Me propose une promo exceptionnelle , j’ai trois jours
Pour me décider
Avec difficulté
J’arrive à me sortir
De ce trou béant
Je suis vivante !