CONFiture Maison, Saison 2, Episode 13

Cette semaine, trois thématiques ont été proposées aux participants :

Thématique corona/actualité : Chaque semaine, tel un animal semi-sauvage, l’incertitude cherche à ce qu’on l’adopte... Avez-vous craqué pour elle, ou est-ce elle qui vous a fait craquer ?

Thématique évasion  : Écrire, dessiner, ou imaginer une réaction en chaîne

Thématique WTF : Vous êtes une pâte à crêpe et rêvez de glisser dans un moule à gaufre

Découvrez leurs participations !

Histoire d’une tentation, Vincent Riot-Sarcey

l’incertitude Sûr et Assuré, Lotfi

Réaction, Emmanuel

Réaction en chaîne..., Zab’

Incertitude qui veut devenir gaufre, Meido

On ne peut pas tous être orphelin ; avoir la chance d’échapper à ses conditionnements premiers pour en absorber d’autres... être dans ce chaos des origines n’est pas donné à tout le monde. Mais voilà qu’Incertitude est maître en la matière. Abandonnée d’une mère, l’analyse destructrice et d’un père fondateur des civilisations mainstream. Abandonnée par le déni, sa sœur et la colère des angoisses, son frère. Abandonnée par sa tante, déesse des principes et même par sa grand mère, doyenne de la non remise en question. Incertitude est immensément seule au pays des Ignorants et ne comprend pas pourquoi elle ne peut être aimée de ses racines, pourquoi on souhaite tellement l’oublier. C’est qu’Incertitude se pose beaucoup de questions qu’elle n’arrive à résoudre, elle provoque le doute et personne n’apprécie cet espace où l’inconfort pousse au dépassement.
Incertitude est donc poussée à l’errance, au non sens et parcourt certains chemins où elle perd davantage confiance. Il faudra de sacrés étapes pour réussir à découvrir d’autres chemins qui ne mènent à l’amertume ou l’agressivité. Il lui faudra accepter, traverser sa propre crainte d’être pour se reconstruire et devenir qui elle est, une Incertitude qui ne cherche pas la vérité, juste un moyen de se vivre, se suivre.
L’apprivoiser n’est pas aisée pour la personne qui souhaite l’accueillir, pétrie de son histoire, Incertitude peut plonger l’autre dans l’indécision absolue, faire d’une personne pas plus que son ombre comme on le lui a si bien appris. Mais elle a cette particularité d’ouvrir à l’évolution. C’est ainsi que je la découvris, par le doute qui m’habite, je ne pu m’empêcher d’être curieux face à cette identité en formation. Incertitude est comme une fenêtre ouverte sur une échelle que j’ai prise pour l’atteindre. D’abord sauvage elle m’accepta comme un coyote face au feutre de Joseph Beuys, avec le temps. Aujourd’hui le changement est remarquable et je ne peux m’empêcher de la voir comme une crêpe qui rêve de glisser dans un moule à gaufre. Elle cherche la structure alors qu’elle poussa sans aucun tuteur, grouillant comme de la menthe. À force de s’étaler, elle veut à présent se consolider. Incertitude n’est égarée, elle est intriguée.

Cascade, Emmanuel

Les réactions en chaîne, MFB

Crêpes, Emmanuel

Thématique évasion, Florence





Réaction en chaîne, MFB

L’enfant Tom vient de prendre son biberon, puis se met à vomir. La maman Eva le change et se met en retard pour partir travailler. Agacée au volant de sa voiture, elle ne met pas sa ceinture de sécurité. Malheureusement, elle se fait arrêter par la police qui lui rappelle la règle. Elle arrive avec un quart d’heure de retard chez la nourrice très inquiète de ne pas les voir arriver. Eva, très pressée, dépose Tom sans prendre le temps de lui faire un bisou, Tom pleure. Eva arrive en retard au travail, son patron lui fait remarquer et lui signale qu’elle partira plus tard ce soir, c’est à dire, à 17 heures au lieu de 16 heures 30. A 17 heures Eva a un rendez-vous chez son médecin traitant qu’elle repousse d’une demi heure, mais le médecin a du retard, Eva sera examinée à 18 heures, sortie de consultation il est trop tard pour faire un repas cuisiné, Tom pleure il a très faim, Eva lui donne son biberon. Ce soir la famille mangera des pâtes à la sauce tomate, gruyère, œufs au plat.Tom a besoin d’être câliné. Demain, c’est sûr, Eva partira avec trente minutes d’avance. Tom prendra son biberon chez sa nourrice. Et, ils passeront une belle journée.

Thématique WTF, Florence

Love to death, Vincent Riot-Sarcey

Trop de blabla, Audrey

Je suis posée, au beau milieu d’une table. Je me repose. Je vois un nouvel arrivant dans mon environnement. Et je suis tout de suite séduite par lui. Il me fait de l’œuf. Il est beau, neuf et différent. C’est ce qui me plaît. Il est différent de moi et c’est ce que j’aime. Il n’est pas ce que je suis. Il est bien meilleur que ça. En fait, je ne sais pas trop à quoi il sert mais je sais qu’il est meilleur. Il est tout ce que je ne suis pas et ça m’attire. Je ne sais pas comment faire pour le rejoindre. Je ne peux me déplacer. Si j’essaie d’attirer son attention, peut-être viendra-t-il à moi. Mais je ne peux bouger. Je suis coincée à ma place, sans aucune possibilité de mouvements. Je me sens seule et je veux qu’il me tienne compagnie. Lui aussi, il est seul. Je ne vois personne venir vers lui. Comme s’il avait été oublié par les autres et par le temps. Partageons notre solitude. On pourra se raconter nos souvenirs les plus beaux et les plus tristes aussi. On pourra se raconter nos joies les plus intenses et les merveilles qui ont croisés nos routes et nous a donner l’espoir de continuer, quoi qu’il arrive. J’aime cette idée. Vraiment beaucoup. Je fais vraiment tout mon possible pour m’approcher de lui mais si je suis la seule à faire cet effort, j me fatigue pour rien. Je suis face à un mur de silence. Il n’a pas l’air de se rendre compte que je suis là, que j’existe. « Et regarde-moi, j’existe ! Je suis vivante ! Je vis ! Ma vie a de l’importance aussi ! », ais-je envie de lui crier mais mes cordes vocales ont abandonné la partie. Mais peut-être n’en ai-je jamais eu. Je ne suis qu’une pâte à crêpes après tout, rien d’autre. Une comme on en fait des tonnes. Une simple et banale pâte à crêpes qui erre dans la vie, sans but précis. J’attends que les humains me mangent. J’ai peur de ça mais apparemment, c’est inévitable alors je profite du peu de temps qu’il me reste avant d’être dévorée. J’aimerais glisser dans ce moule à gaufres, pouvoir le toucher et ressentir cette sensation qui, paraît-il, est intense et agréable. Mais, assez de rêveries, pour ça, il faut déjà que je le rencontre. Je ne vais pas m’approcher de lui, l’air de rien, et entrer sans demander son avis. Ça ne se fait pas. Je ne suis pas malpolie, on ne m’a pas élever comme ça.......euh, je suis une pâte à crêpes, personne ne m’a élever et personne ne m’en voudra si je réalise mon rêve....non, non, non, non et non, restons courtoise. Mais enfin, tu as des valeurs, respecte-toi un peu, dis donc ! Oui mais on n’a qu’une vie et il faut la vivre à fond, sans regrets. Allez, je dois saisir cette occasion ! Non mais non, je dois surtout me ressaisir et penser plus logiquement. D’abord, je m’approche de lui, je lui fais la bise, genre on est amis et on se connaît et je le fais tellement rire que c’est lui qui me demandera. Je le fais tomber sous mon charme et il ne pourra plus se passer de moi. Il paraît que les gaufriers adorent l’odeur de la fleur d’oranger. Allez, je m’en mets un peu et je pars à sa rencontre........
Quand j’essaie de me contorsionner pour l’apercevoir, il n’est plus à sa place. Je ne le vois plus du tout. Il a été emmené ailleurs, il a disparu. Mon rêve se casse en milles morceaux et je suis à ramasser à la petite cuillère......Je n’aurais plus l’occasion d’entrer dans son petit moule.....
A trop réfléchir, on finit par ne plus rien faire.
Je me laisse aller, mon destin tout tracé. Personne ne m’a demander mon avis, à moi. Je n’ai pas le droit de dire si je suis d’accord avec ce destin ou pas. On finit tous par y passer, un jour ou l’autre.
C’est tellement injuste mais je ne peux rien y faire.
Un humain vient me chercher, ma sentence vient de tomber. Je comprends que c’est la fin de tout....ou le début d’une nouvelle vie qui commence. Un renouveau, tel le Phoenix qui renaît de ses cendres......

Mon cœur balance, Vincent Riot-Sarcey