CONFiture Maison, cuvée exceptionelle #4

Nous proposons une fois par mois un temps de création collectif, où nous pouvons échanger sur nos productions ! Un quatrième temps s’est tenu le lundi 19 juillet sur ZOOM. La thématique suivante a été proposée :
Prendre un livre chez soi, l’ouvrir à la 19ème page et nous donner le 7ème mot de celle-ci.

Ces mots ont été choisis : Abord - Sortie - Transformation - Forêt - Décision

Voici les créations des participants :

Dessin, Florence

Quand j’aime parler, Anonyme

De prime abord, il n’était pas partisan d’une transformation radicale. Néanmoins, ce fut lors d’une sortie en forêt que sa vision des choses changea radicalement. Ainsi, il prit son carnet de note, et inscrivit les mots suivants :
« Je, soussigné Mr X, prend la décision dès aujourd’hui, de collecter des informations qui me permettront sans doute d’avancer personnellement dans une étape supérieure de la vie ».
Restait un obstacle, une épreuve, une difficulté, un poids psychologique qu’il n’était pas certain de surmonter seul : par où commencer ?
Se laisser guider. Oui, il devait en être ainsi. Partir en quête, chercher, trouver. Il décrocha son téléphone fixe, et composa un numéro au hasard. Ça sonne.
« Service client Darty, j’écoute ? »
Ne pas se laisser distraire. Avancer pas à pas. Un pied après l’autre. Regard au loin. Idée fixe de celui qui ne se laisse pas abattre.
Le téléphone bipe. On a raccroché. Un canular, sans doute. Ne rien lâcher. Il recommence.
« Bonjour, vous êtes sur le répondeur… »
Echec. Difficile à encaisser. A accepter. Se tenir droit. Ne pas trembler. La voix dans le combiné se tait, comme si elle attendait une réponse. Il ne sait quoi dire.
Coup de tonnerre. La vitre du salon s’ouvre avec fracas. Il a sursauté, il ne s’y attendait pas. Le bruit de la pluie heurte ses oreilles, il fait si froid tout à coup.
Ok, ça c’est fait. Ensuite ? Il prend le temps de réfléchir, s’assied, se gratte la tête, le regard dans le vide.
« Qui veut-tu être ?

  • Je ne le sais…
  • Quel est ton but ?
  • Je veux Grandir.
  • Alors apprends ».
    Sa vision change, devient acérée. Il fait sombre, mais il voit comme en pleine lumière. Il ne ressent plus la baisse de température, tandis qu’un fin duvet vient recouvrir sa peau. Animal.
    Il se sent mal, ici, enfermé dans cette caverne sombre et froide. Il sent au plus profond de son être le désir de liberté qui s’empare peu à peu de lui. Sortir. Partir.
    Un cri monte. Jaillit. Sauvage. Il s’enfuit. Ne pas se retourner. Tenir droit. Avancer.

Âme de lumière,
Et yeux de cristal,
La puissance de la panthère,
Le souffle de la puissance létale.

Pont de singe, FK201

Prendre la décision. Un moment que celle-ci devait être prise. Elle le savait. Mais entre le savoir et le vouloir, il y avait une immense passerelle à traverser. C’est d’ailleurs souvent comme cela qu’elle se la figurait, la décision ou un immense pont de singe à traverser, de ceux qu’on pourrait trouver dans les forêts de Nouvelle-Zélande, sur les sentiers de randonnée. Ce n’était pas la première fois qu’elle en traversait pourtant, elle en avait connue d’innombrables, mais avait toujours réussi à les traverser auparavant, tant bien que mal.

Un an maintenant qu’elle s’était retrouvée face à ce pont de singe, un peu par hasard. Comment elle avait fini par se retrouver face à cet obstacle qui lui semblait infranchissable ? Dur à dire. Elle s’était perdue, avait déviée de sa trajectoire. Volontairement peut-être. Ce n’est pas que son chemin était clairement défini avant ça, elle aimait à dire qu’elle ne savait pas de quoi demain serait fait. Vivre dans l’incertitude.

Mais là, ce n’est pas « l’incertitude » qui la gênait le plus, mais le fait de s’être arrêté face à cette passerelle, sans véritable stratégie de sortie. Elle avait bien essayé pourtant. D’abord un premier pas, et demi-tour. Ensuite deux pas en avant, un en arrière. Puis elle était retournée sur le sentier. Avait attendu un moment. Pris le temps, étudié toutes les options. Elle avait réussi à aller le plus loin possible. A mi-chemin. Puis prise de vertige, elle avait fait demi-tour. C’est qu’elle avait peur du vide. Le vide que cette décision pourrait laisser. C’est qu’à vivre avec depuis un an, elle avait appris à s’en accoutumer. Mais elle avait aussi remarqué la transformation que cela avait causée chez elle. Et cette transformation elle n’en voulait pas.

Elle avait juste besoin d’un coup de pouce, peut-être que quelqu’un l’aide à traverser. Et puis un jour, alors qu’elle cherchait encore comment réussir à franchir le cap, elle l’aperçut. Un kiwi, ce petit oiseau sans aile, quasiment aveugle, se dirigeant vers la passerelle. Bec le premier, furetant dans le sol sur le sentier, il s’élança, totalement inconscient du danger. Et en moins de quinze secondes, il disparut de l’autre côté de la passerelle. Peut-être était-ce celui-ci, le coup de pouce dont elle avait tant besoin pour traverser ?

Collectif mots, Meido

Aux abords de la forêt, j’aperçois l’issue : me cacher au fond de ces arbres pour ne pas décider, ne pas choisir de rester.
Les obstacles sont nombreux et l’angoisse qui chemine jusqu’à mon cœur me fatigue.
Je cherche une raison qui me ferait dominer ma peur. J’ai besoin d’une transformation considérable pour m’adapter à ces lieux-dits.
Moi qui récoltait les vis au sol, j’apprends à appliquer leur fonction : faire tenir le cadre.
Un cadre qui laisserait sa toile respirer, un cadre qui allègerait toutes décisions.
La sortie est alléchante mais j’aime pouvoir me dire que je vais m’en sortir sans sortir du tableau.

HISTOIRE VRAIE, MFB

Tout d’abord, je me suis regardée en face, puis j’ai pris la décision de perdre 6 kg.

Dans un second temps, je suis sortie me promener dans la forêt pour méditer et lâcher prise autant sur les objets que sur les personnes.

Puis, j’ai commencé ma transformation : manger équilibré avec justesse, sans douleur et tout en me faisant plaisir.

J’en suis à mon cinquième jour, j’ai perdu 500 grammes. Je n’ai pas souffert.