Cette semaine, les participants ont été invités à créer autour de ces trois thématiques :
- Evasion : 1 heure, 1 mot. Nous vous invitons à écrire pendant 1 heure sur 1 mot trouvé à la page 106 d’un livre de votre bibliothèque.
- Corona : Vous êtes le porte-parole du gouvernement et vous vous préparez à faire des annonces importantes à la population française.
- WTF / un peu barrée : Imaginez que vous êtes une sardine dans une boite de conserve. Comment faites-vous pour respecter la « distanciation sociale » ?
Les créations des ateliers d’écriture
Je suis dans une sorte de boîte, fermée, dans un placard d’une cuisine. J’entends tout ce que les humains disent. Ils parlent de tellement de choses ennuyantes et barbantes. Leur vie de tous les jours, leurs enfants qui mériteraient des centaines de baffes, et j’en passe.
Ah oui, peut-être que raconter un peu ma vie vous aiderait.
Vous allez certainement vous moquez, me prendre pour une folle ou me jugez mais je dois écrire ce que je pense, pour le bien de ma communauté.
Je suis une sardine vivante. Logiquement, autrement je ne pourrais rien raconter......
Et oui, cela peut surprendre mais on est toujours vivantes dans ces boîtes où on est toutes les unes sur les autres. J’ai été nommée d’office par mes sœurs pour écrire sur un sujet plus que préoccupant : le COVID-19. Alors oui, cela fait peur, ça effraie la population française et même mondiale. Tous les humains se préoccupent de leur propre vie et celle de leurs proches et amis.
Mais qui s’inquiète pour nous ??
Mes sœurs et moi avons aussi la trouille d’être contaminées. Et pour la distanciation sociale, je ne vous en parle pas ! C’est juste impossible. On est collées les unes sur les autres. Ce qui est sûr, c’est qu’on a le temps de discuter. Et même d’écouter. Les humains parlent de masques. Ils s’en donnent, ils s’en prêtent, ils s’en volent même quelques fois.
Mais qui va nous en donner à nous ? Comment fait-on pour se protéger ?
Notre communauté est en danger et personne ne veut nous sauver ! Qui pense à nos enfants, si jeunes, qui risquent leurs vies en étant à la merci d’un virus mortel ?
Et nos aînés, ils ont le droit de vivre leurs derniers instants en paix, sans s’angoisser d’un virus qui est loin de ressembler à une simple petite grippette !!
Les humains pensent à eux mais qui aide les autres habitants de la planète ? Ceux qui sont vraiment dans le besoin ?
On nous laisse enfermées dans ces boîtes alors qu’on risque de se contaminer entre nous. Cela n’est pas et ne sera jamais normal.
On exige d’avoir chacune une boîte.
Une boîte par sardine avec des masques et du gel hydro-alcoolique. Et des téléphones pour communiquer entre nous. On ne veut pas sombrer dans la solitude. Au moins jusqu’à ce que le virus disparaisse. C’est quand même le strict minimum qui ne devrait pas trop engendrer de coûts.
Les gouvernements parlent de distanciation sociale, ce serait logique que nous, sardines, ayons les mêmes droits que n’importe qui d’autre.
En échange, on se laissera faire quand vous nous retirez de notre habitat naturel.
C’est normal que nous ne voulions pas courir le risque d’être contaminées.
Avec mes sincères amitiés,Une sardine qui vous veut du bien.
Texte à partir du mot « confinés » page 106 du livre « Le livre des Fantômes » Jean Ray, édition Lefrancq en poche 1997
Confinés
Confinés à vie dans le même corps, dans la même tête ; entre quatre murs ou dehors entre le ciel et la terre. Nous avançons comme des âmes errantes sur le manteau de notre propre nuit. Nous frappons à la porte mais elle ne s’ouvre pas. Personne ne répond.
Cette porte qui nous renvoie au visage le rire grinçant de notre vanité.
Pourtant la vie est bien là. Elle attend patiemment comme une fleur qui vient d’étendre ses pétales au soleil. Une fleur que l’on a appelée la fleur d’amour tellement elle nous apparaît belle ; tellement le pincement au coeur qu’elle suscite en nous doit vouloir dire quelque chose. Beauté… Amour ?
Qu’importe ; sans cela nous savons que pour nous, les âmes errantes, la vie ne serait pas possible. Quand la porte s’ouvre enfin, on la sent sur nous cette tendresse, cette attention, ce regard qui nous regarde vraiment sans vouloir nous emprisonner.
Nous serions prêts à tout pour le garder cet instant, le rendre éternel, tellement nous nous sentons vivants.
Mais, déjà, la cloche a sonné en nous, entêtante comme le tocsin des pestiférés.
Tous ces instants s’en vont un à un, peu à peu, laissant derrière eux la trace indélébile du :
_Oui, je me souviens, c’était tellement beau… c’était bien.
Et nous retournons à la terre. Cette terre mère qui nous a portés dans notre errance. Nous les confinés de la terre, chacun unique comme un trésor, six pieds sous terre dans notre ultime demeure.
J’ai pris le premier livre, qui était sous mes yeux, et ce fut HIROSHIMA mon amour.
Page 106, le mot qui a retenu mon attention fut HIROSHIMA.
D’emblée, je suis touchée par ce mot. C’est étrange et à la fois très important tout ce que je ressens. Je dois écrire, comme pour dire quelque chose. Mais quoi ? Alors je me mets à l’écriture, curieuse de me découvrir, découvrir ce qui est, au fond de moi, de si important.Premièrement, je suis touchée par ce drame, du 6 aout 1945.
J’ai vu à la télévision un documentaire. La bombe tombe sur HIROSHIMA, au JAPON, puis c’est l’horreur. Plus rien n’existe. Tous ces corps brûlés, détruits, en quelques minutes.
Puis, j’ai vu le film HIROSHIMA mon amour. Et, là encore je garde en moi, un profond sentiment, mais de beauté cette fois. J’ai été touchée par cette histoire d’amour. Ces deux adultes qui se rencontrent sont remplis de conscience, de gravité, et, ils s’attirent et ils s’aiment. C’est comme si il n’y avait que de l’amour entre lui et elle. Ils le savent. Ils sont arrêtés. Ils vivent cette rencontre, leur histoire d’amour. Ils sont très proches, comme si leurs propres corps étaient très importants. Comme si ce drame, avait réveillé leur conscience, leur amour de la vie.Aussi, j’ai vu SANKAI JUKU, un spectacle de danseurs japonnais, à la maison de la danse à Lyon, qui met en scène l’histoire d’HIROSHIMA. C’est vraiment très beau, et, pour cause, j’ai vu ce spectacle plusieurs fois. C’est la beauté des corps qui resurgit après l’horreur. Ces danseurs se dévoilent avec pudeur et gravité et avec une extrême délicatesse. Chaque danseur a un corps magnifique, gracieux. J’ ai acheté le livre de leur chorégraphie, souvent je regarde ces corps et je retrouve l’espoir.
Je suis consciente qu’il y a des guerres, des drames, des catastrophes, mais tous les jours des enfants naissent encore et encore, plus fort que tout, et, que cet enfant est d’emblée aimé alors qu’il ne connaît rien, ne possède rien.
Le corps c’est la vie, le socle d’une histoire d’amour. Je suis pour la paix, la bienveillance et les histoires d’amour, tout simplement.
1 Une tornade
2 “Il est vraiment, il est vraiment.. PHE-NO-ME-NAL !” : une chanson durant une rando équestre en colo ado
3 Fait naturel complexe ou personne bizarre (selon Robert)
4 Fait naturel bizarre ou personne complexe (selon moi)
5 Ma fille de 18 mois tentant de monter sur le lit en rigolant pendant que je fais mine de la gronder en disant ”Tututtttt !!!”
6 La psychogenealogie et les dates anniversaires
7 L’Amour...sous toutes ses formes
8 Une tour de livres qui tombe. Badaboom.
9 Les nuages….
10 La rêverie …
11 Moi à 8 ans, en séance déguisement avec ma meilleure amie et le souvenir de ma mère qui me dit que je suis trop excitée, que je rigole trop..
12 Moi qui dis pareil à ma fille et je viens de m’en rendre compte. Trouver un mot plus bienveillant.
13 Phase maniaque
14 Bonheur...phénomène à observer et accueillir au quotidien à de multiples occasions, parfois imperceptibles.
15 Harry Potter
16 Ma chienne toujours pas propre à 4 ans.
17 Le syndrome des chaussettes sales à côté du lit et celui des pantalons retournés avec le slip toujours accroché après.
18 Mon compagnon.
19 En suis-je un ?
20 Les ruminations
21 Le burn out
22 La folie
23 Se souvenir de ses rêves
24 Les livres de Bernard Werber
25 Game of thrones
26 “Qui sort de l’ordinaire, qui surprend par son originalité”
27 La psychanalyse
28 Le harcèlement scolaire
29 Le phénomène de groupe
30 “Un bon bailleur…”
31 Le fou rire
32 L’identification projective
33 La casa de papel
34 une aurore Boréale
35 Tsunami
36 L’attachement
37 Le Nirvana
38 La réincarnation
39 Le Covid-19
40 La connerie humaine
41 L’hypersensibilité
42 L’impression de “déjà vu”
43 Les Autres
44 L’estime de soi
45 “Le phénomène sophrologique ouvre son champ d’application pour répondre à un réel besoin : celui de l’application de la sophrologie aux sciences de la santé autres que la médecine” Alfonso Caycédo : le parcours hors du commun du créateur de la sophrologie”, p. 106
46 Le maternage...le regard, l’observation, l’Amour, le toucher, l’allaitement, prendre soin, le portage….cet infini…..
47 La naissance
48 La mort
49 Les vies antérieures ??
50 L’estime de soi
51 Ma peur des requins ; les dents de la mère ?
52 Les hallucinations
53 Un livre d’Elizabeth Atkinson, “Je suis un phénomène”. Lu sur le site de la fnac : “L’héroine dresse des listes pour ne pas trop angoisser devant une situation à laquelle elle n’est pas assez préparée à son goût”.
54 L’angoisse sans objet que représente la réunion de demain.
55 Ecriture thérapeutique
56 La méditation pleine conscience
57 Le gâteau au chocolat bon mais dégoulinant cuisiné avec amour aujourd’hui.
58 Le couple
59 Les souvenirs... Le refoulement… et tout le reste
60 Moi !!!