[À lire] Article Le Monde, « Face aux troubles psychiatriques, la prévention la plus efficace consiste à améliorer la santé de la population dans son ensemble » Maria Melchior, épidémiologiste

L’article du Monde consacré à Maria Melchior, épidémiologiste et professeure invitée au Collège de France, résume une pensée puissante et nuancée : la santé mentale n’est pas seulement une affaire individuelle, mais avant tout un fait social et populationnel.

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En voici un résumé :

Idées-clés développées par Maria Melchior

Approche multifactorielle de la santé mentale. Les troubles psychiques naissent de l’interaction entre facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et contextuels. Melchior insiste sur la continuité historique entre l’épidémiologie psychiatrique moderne et les travaux de Durkheim et Halbwachs, qui montraient déjà que les comportements individuels différaient des tendances collectives.

L’importance du contexte social

Comme Durkheim l’avait observé avec le suicide, Melchior rappelle que les conditions sociales structurent nos émotions et nos comportements. Les sociétés fragmentées, les inégalités économiques, la précarité et l’isolement relationnel accroissent les risques de souffrance psychique.

La logique du continuum

Geoffrey Rose, épidémiologiste britannique, a démontré que la fréquence des maladies dépend du niveau moyen de risque dans la population. En appliquant ce principe à la santé mentale, Melchior affirme que la prévention la plus efficace consiste à améliorer la santé globale de la population , et non à cibler uniquement les personnes à haut risque.

L’universalisme proportionné

Inspirée de Michael Marmot, cette approche combine politiques universelles et soutien renforcé pour les groupes les plus vulnérables. L’objectif est d’agir à la fois sur le bien-être collectif et sur les inégalités spécifiques.

Le rôle des politiques publiques et des réseaux sociaux

Les travaux de Lisa Berkman montrent que la santé mentale dépend aussi de la qualité de nos liens sociaux et des politiques structurelles : logement, emploi, éducation, protection des familles. Renforcer ces déterminants sociaux, c’est agir sur le socle même de la santé mentale.

Programmes de prévention : l’exemple d’Improva

Ce programme numérique de promotion des compétences psychosociales chez les adolescents illustre une approche populationnelle intégrée : il s’adresse à tous, tout en étant particulièrement bénéfique à ceux en difficulté.

Vision d’ensemble

Maria Melchior plaide pour une prévention collective et systémique des troubles psychiatriques, fondée sur la réduction des inégalités et la promotion d’un environnement social favorable. Sa perspective repose sur la santé mentale individuelle à des réalités sociétales : cohésion sociale, stabilité économique, soutien familial, qualité de vie.
Son message final : « parlons santé mentale ! » appelle à briser les tabous et à faire de la santé psychique un enjeu politique, social et culturel majeur, au même titre que les autres dimensions de la santé publique.

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