Bandes-dessinées et santé mentale : nos coups de cœur (2/2)

L’année dernière, on vous présentait dix BD coup de cœur disponibles dans notre centre de documentation. Les rayons de la bibliothèque se sont encore étoffés et on a continué à explorer ces formidables outils de sensibilisation à la santé mentale. Voici donc à nouveau une sélection subjective des BD qui nous ont touché et marqué cette année !

Ma vie en TOC, Jason Adam Katzenstein

Jason Adam Katzenstein, dessinateur au New Yorker, raconte dans cette BD autobiographique l’apparition de troubles obsessionnels compulsifs sévères dès son enfance. Avec beaucoup d’humour et de sincérité, il nous décrit ses angoisses, les difficultés qu’elles génèrent au quotidien, et comment il réussit finalement à s’en libérer pour vivre une vie qui lui correspond. Un livre informatif et drôle, sur un sujet peu traité dans la BD.


Déraillée, Jo Mouke et Julien Rodriguez, 2022, Le passager clandestin


Déraillée, c’est l’histoire de Pénélope Renard, jeune femme en prise avec l’addiction et la dépression, qui décide un matin de se présenter aux urgences psychiatriques afin de recevoir l’accompagnement dont elle a besoin pour se rétablir. S’ensuit alors tout un parcours, avec ses rencontres, ses découvertes, sa violence aussi. Bande dessinée autobiographique issue de la vie de Jo Mouke, le récit est superbement servi par le dessin de Julien Rodriguez, dessinateur et ami de longue date de Jo Mouke. Un très beau livre, à la fois touchant et réaliste, qui a été l’objet d’une rencontre à la bibliothèque du CRR.


La grâce, Emmi Valve


TW : Viol, Violences conjugales
Emmi Valve, dessinatrice finlandaise, décrit dans cette BD autobiographique son expérience de la dépression, dont les premiers symptômes sont apparus dès ses trois ans. Elle raconte le sentiment de vide, la noirceur, la sensation de n’être personne et de ne rien mériter, alors même que certains dans son entourage ne se doutent de rien. Elle raconte aussi l’alcool, les violences, l’hôpital psychiatrique, la difficulté de se confier à ses proches ou à un-e thérapeute. Un récit plein d’honnêteté, au plus près des sentiments et sensations de l’auteure. Un livre puissant, pour public averti.


Chute libre, Mademoiselle Caroline


Chute libre est une BD autobiographique de Mademoiselle Caroline. Elle y livre son parcours avec la dépression, en mêlant textes, dessins réalisés lors de ses « chutes libres » et illustrations actuelles. Les dessins sont particulièrement parlants avec un rythme varié, des illustrations en pleine page. Elle nous parle de son vécu, de sa prise de médicaments, sa rencontre avec différents professionnels de santé et aussi avec des marabouteux, plus ou moins efficaces et sa sortie du gouffre.


Comment survivre en hôpital psychiatrique (en fumant des tonnes de cigarettes), Laëtitia Bocquet


Dans cette BD en noir et blanc, Laëtitia Bocquet revient sur son hospitalisation en psychiatrie à Sainte Anne. Elle y livre à travers plusieurs chapitres, un aperçu de la vie quotidienne dans un service hospitalier de psychiatrie, ce qui s’avère particulièrement parlant quand on a été confronté à l’hospitalisation. Elle y raconte aussi ses émotions, et son cheminement vers le rétablissement.


La différence invisible, Julie Dachez


Une BD de référence sur l’autisme ! Dans cette BD illustrée par Melle Caroline, Julie Dachez sous les traits de Marguerite nous partage un témoignage puissant sur l’autisme, et notamment l’autisme au féminin. Un ouvrage pédagogique et accessible à lire absolument.


Ça va merveilleusement bien, Ruby Elliot


« Ce livre est pour vous […] si vous êtes en train de disparaitre au fond d’une flaque formée par votre tristesse sans comprendre pourquoi ». Dans ce récit illustré au crayon, Ruby Elliot, décrit avec des traits simples et beaucoup d’humour sa vie avec la dépression. Elle y aborde la perte d’estime de soi, l’anxiété, les troubles alimentaires, et l’impact de la dépression au quotidien.


Hyperbole, Allie Brosh


Si vous avez aimé « ça va merveilleusement bien », vous aimerez très probablement Hyperbole. Cette BD, on l’aime ou on la déteste. Notamment à cause des dessins, qu’on dirait réalisés sur Paint, et qui pourraient ressembler à ce que votre petit neveu de 5 ans pourrait dessiner. Mais C’est drôle. Très drôle. Et surtout la façon dont elle arrive à donner des émotions à ces personnages pourtant si simples. Il ne s’agit pas d’une BD à proprement parlé sur la santé mentale, mais certains passages abordent la thématique de la dépression avec beaucoup de justesse.


Autre, Maël Nahon

« Je suis parti avec l’envie de visibiliser la parole de celles et ceux qui sortent de la norme parce que moi aussi j’en sors […] ». Dans cette BD, Maël Nahon met en image des témoignages qui abordent la question du rapport à la « norme », de l’identité et des préjugés. Un ouvrage tout en couleur pour bousculer ses représentations et trouver des clés pour comprendre son altérité et celle des autres.


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