Les LGBTQIA+ et la santé mentale

Selon le Baromètre de Santé publique France 2017, les personnes LGB sont davantage concernées par les troubles de santé mentale : le risque d’épisodes dépressifs caractérisés, de pensées suicidaires et de tentative de suicide est multiplié au moins par 2 par rapport à la population de personnes hétérosexuelles.

Les personnes LGB sont également plus à risque d’être victimes de violences physiques et/ou verbales.

En dépit des avancées législatives et sociétales telles que le mariage pour tous et l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, les résultats de l’enquête européenne Health4 LGBTI (2017) (1) montrent que chez les personnes LGBTI, c’est non seulement la santé mentale mais aussi physique, et plus globalement l’état de santé perçu qui sont moins bons qu’en population générale.

D’après les auteur·e·s de ce rapport, l’origine de souffrances psychiques statistiquement plus élevées chez ces personnes n’est pas lié l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre mais à l’interaction de multiples facteurs environnementaux, sociaux, culturels et politiques, dont :

• des normes culturelles et sociales « hétéronormées » et « hétérosexistes »
• le stress minoritaire ou « minority stress » ressenti par des membres de groupes minoritaires stigmatisés
• la discrimination individuelle et institutionnelle
• la stigmatisation

  
  

Le stress minoritaire

La plus grande prévalence des problèmes de santé mentale chez les LGBTQIA+ a été modélisée par Meyer en 2003 comme “modèle du stress minoritaire”. Les personnes LGBTQIA+, comme groupe minoritaire, sont exposés à plus de stress lié aux préjugés, stigmatisations, voire discriminations – volontaires ou non – par rapport à la majorité hétérosexuelle de la population.

Chiffres

La corrélation entre l’orientation sexuelle ou l’identité de genre minoritaire et les problématiques de santé mentale est avérée (au niveau international) :

• Les hommes et femmes gays, lesbiennes ou bisexuel·le·s présentent par rapport aux hétérosexuel·le·s (2), au moins 1,5 fois plus de risques de troubles mentaux et dépressifs
• Une prévalence des violences physiques, psychologiques et sexuelles intrafamiliales subies avant 25 ans plus importante qu’en population générale (3)
• Chez les personnes LGBTQIA+, des symptômes dépressifs peuvent se manifester dès l’âge de 10 ans (4)
• Le taux de suicide des adolescent.e.s LGBTQIA+ est 5 fois plus élevé que celui des hétérosexuel·le·s (5)

Chaque personne peut, au cours de sa vie, être confrontée à différentes discriminations (hétérosexistes, racistes, sexistes, etc.) qui se situent à l’intersection de.

C’est pourquoi, étudier les discriminations sous un angle intersectionnel s’avère particulièrement probant pour aborder les sujets de santé dans une démarche holistique.

Références sur la santé mentale

• Rapport 2022 de la Commission Nationale Consultative de Droits de l’Homme (480p.) Orientation sexuelle, identité de genre et intersexuation : de l’égalité à l’effectivité des droit
• Ireps-ar
• Santé mentale des adultes selon l’orientation sexuelle et violences subies. Résultats du Baromètre de Santé publique France 201
• Psycom, Ce que la discrimination fait aux jeunes des minorités sexuelles et de genre, 2022
• Sidaction, La santé psychique chez les LGBT+, 2019
• Mayer L.S., McHugh P.H., Deuxième partie : La sexualité, la santé mentale et le stress social In
• The new atlantis : A journal of technology and society, 2016

  
  

Ressources et documentation sur l’intersexuation

Séries

S2 E5 : Intersexuation : histoire de la violence Océan
Chair Tendre saison 1 épisode 1 en streaming

Réseau/associations

Bibliothèque de ressources - Collectif Intersexe Activiste - OII France

Podcasts

Enfants intersexes : les interventions médicales en débat - L’Heure du Monde
"Chair Tendre", pour rendre les personnes intersexes visibles - Mansplaining

1 : Réduire les inégalités de santé chez les personnes LGBTI, le projet Européen « Health4LGBTI »
2 : méta-analyse (2008) d’articles publiés entre 1966 et 2005 à partir de données provenant de 214 344 personnes hétérosexuel·le·s et
11 971 personnes lesbiennes, gays et bisexuel·le·s
3 : Synthèse de l’étude Virages (INED 2015) pour le Défenseur des Droits, avril 2020
4 : Étude observationnelle britannique (2018) auprès de 5000 personnes nées entre 1991 et 1992 entre leurs 10 et 21 ans
5 : Wang, J./Dey, M./Soldati, L./Weiss, M.G./Gmel, G./Mohler-Kuo, M. (2014). Psychiatric disorders, sui- cidality, and personality among young men by sexual orientation. In : European Psychiatry. (29). S. 514-522.