Assurer les soins aux patients souffrant de troubles psychiques en France pendant l’épidémie à SARS-CoV-2
Un collectif de chercheurs et professionnels de santé propose une revue de la littérature internationale, étayée par les retours d’expérience, pour la France, de la situation et des besoins spécifiques des personnes souffrant de troubles de la santé mentale, en contexte de pandémie COVID-19.
Cette analyse de la littérature suggère une vulnérabilité accrue des personnes souffrant de troubles psychiques. Comorbidités médicales, âge, troubles cognitifs qui peuvent compromettre le suivi des consignes de confinement, et complications psychosociales constituent en effet des facteurs de vulnérabilité identifiés.
Des initiatives sont prises en France pour assurer la continuité des soins et contenir l’épidémie dont la création en psychiatrie d’unité COVID+ co-supervisée par des médecins généralistes ou internistes, une restriction des consultations aux cas sévères et le redéploiement des soins et accompagnements en téléconsultation, un accompagnement de type case-management pour les sorties précoces ou l’impossibilité d’hospitaliser, des accompagnements spécifiques pour les complications psychiques associées au confinement.
Selon les auteurs, les populations suivies en pédopsychiatrie, en psychiatrie du sujet âgé, en addictologie ou les personnes détenues en prison doivent bénéficier d’une attention particulière.
Par ailleurs, plusieurs interrogations restent aujourd’hui en suspend et appellent une réponse : l’interaction négative ou positive des traitements en cours sur l’infection SARS-CoV-2, l’épidémiologie de l’infection chez les personnes souffrant de troubles psychiques et leur capacité d’adaptation à un confinement prolongé.