CONFiture Maison Saison 2 : 1ère récolte

Pour le lancement de cette deuxième saison de CONFiture Maison, trois thématiques ont été proposées :
- Thématique corona : Nous commençons un deuxième confinement... qui n’est pas tout à fait le même que le premier. Mais quand même.
Nous vous proposons d’écrire/décrire/dessiner/illustrer ce sentiment de "déjà vu".
- Thématique évasion : Décrivez/illustrez/dessinez ce qui se passe quand vous ouvrez les volets de vos fenêtres réelles ou imaginaires.
- Thématique WTF  : Mois de novembre. Confinement. Le chez soi en début d’hiver. Imaginez que vous pouvez créer le plaid de vos rêves pour venir vous y lover en ces temps tourmentés. Comment serait-il ?

Un grand merci à tous les participants !

Un sentiment "de déjà vu", Jacques Ibranosyan

Quand j’essai de me rappeler ce sentiment "de déjà vu" que j’ai pu éprouver,ce n’est pas une sensation agréable qui me vient.Mais un sentiment d’étrangeté.
La dernière fois que ça c’est passé, c’était dans la salle de plonge de ce grand restaurant Parisien.Je prenai mon balai,pour passer la serpilllère,lorsque que tout à coup quand ma main à glissé et saisit le manche du balai,une sensation,un sentiment "de déjà vu" est venu en moi.
J’avais déjà passé ce balai,dans cette même salle, à un moment qui était différent de celui auquel j’étais en train de le passer.A un moment qui se trouvai dans ma mémoire mais que je ne pouvais rattacher à aucun souvenir précis.
"Ca c’était déjà produit" je ne pouvais l’expliquer ni comprendre à quel moment cela s’était produit.
La réalité m’est soudain survenu comme iréel.
Comme si je perdais contact avec la réalité.
J’étais comme absent et détaché du moment présent dans lequel j’étais en train de vivre.
Puis j’ai repris mon balai et ai continuer de nettoyer comme si de rien n’était.

Thématique évasion, Anonyme

Il fait si froid dehors… Les portes sont ouvertes, pourtant personne ne sort… Cet oiseau qui bat des ailes… Ses plumes colorées qui crayonnent le ciel…
Le vent souffle sur la plaine… Un couple séparé, cache sa peine… Et le voyageur qui rêve… Qu’attend-il ? une pause, une trêve…
Chaque matin au réveil… Les étoiles se meurent et l’enfant s’émerveille… Le ciel est en feu ? Que brille le soleil ! Que dansent sous mes yeux, des fleurs, des abeilles…
Chaque matin c’est pareil… Enfermés nous sommes, bridée, la liberté de l’Homme… 1 kilomètre d’ouverture ? Plus d’accès à la culture…

La vitre est ouverte,
J’entends la vie chanter,
Dehors, l’herbe est verte,
Et les rues, désertes,

C’est l’heure de s’habiller,
Explorer, courir, danser,
Le virus ne me fait pas peur,
T’inquiètes ! J’en ai pour moins d’une heure !

J’ai les idées en vrac,
Ça fait si longtemps
Que j’ai pas eu le trac,
Et ce texte est insatisfaisant !

Avec deux trois syllabes,
Quand je regarde au loin,
Ni la mer, ni le sable,
Un pauvre portable, pour faire du lien,

Parfois, je m’imagine,
Que je marche dans la rue,
La vie c’est comme un magazine,
Irréelle, et ça me tue !

Je m’excuse par avance,
Si mon texte est farfelu,
Les mots sont une danse,
J‘écris, on ne m’arrête plus !

Thématique WTF, Zab’

Couverture en laine de jazz
Enroulée,...douceur de swing.
Des phrasés charmeurs et nuancés.
Novembre anxieux peut bien me narguer
Je suis couverte de musique et de poésie

MFB

Déjà vu, Meido

Je ne sais si mon cerveau bug, si la matrice bug, ou si c’est l’instant. Ce sentiment de déjà vu je le ressens pourtant souvent. L’impression d’un labyrinthe qui s’inscrit dans un éternel retour. Comme si en méta je prenais conscience du déroulé compressé. Le chemin revient sur lui et je l’aperçois, persuadée de reconnaître la suite, puisque j’expérimente ce que je sens avoir déjà vécu. La répétition du même me pousse vers une intuition : tout est mouvement perpétuel. Passé, présent, futur se conjuguent à l’infini, dans un magma où se rejoue sans cesse la causalité. Loin de la temporalité que nous percevons, tout sera, a été dans ce qui est. Pour nous, la vie est faite d’instants, une suite de présents qui s’ancrent en passant, une continuité de devenir. Pour l’univers, peut être ce devenir est clos dans un espace où tout son déploiement se contient en un point. Un point qui détiendrait ce qui n’est plus lui, une étoile au loin qui existe dans sa seule résurgence... pourrions nous imaginer être ce souvenir ?

Imaginaire vu de ma fenêtre, Emmanuel

Thématique corona, Anonyme

Hier, j’ai rêvé que je rêvais.
Hier, j’ai rêvé que la vie s’arrêtait.
Les magasins fermaient.
Plus un chat dans la rue.

Non, je ne peux y croire… Et pourtant… Cela me semblait si réaliste, que j’y songe en tremblant.
C’était un mardi soir, du moins, je le crois. La famille était au bar, nous n’étions que deux ou trois. L’ambiance tamisée était propice aux conversations secrètes, ma cousine Alizée, dans un coin, se faisait discrète. Les rires allaient bon train, il semblait même que l’on n’écoutait pas son voisin.
Quelques verres plus tard, fermeture du bar. Les convives se hâtaient vers leur demeure, et ainsi sonna la dernière heure.
Confinés.
Cela voulait tout et rien dire. Que devait-on comprendre à la situation ? On parlait de restrictions horaires, contrôles, tant de choses si effrayantes que je n’osais y penser. Claustrophobe de nature, je me voyais déjà à terre, griffant les murs.
« Les parcs restent ouverts, on ira faire un tour… »
On se fera discret, à pattes de velours.
« De vôtre quartier, point ne sortirez ! »
Cette injonction-là, me laissait bouche bée…
« En cas de contrôle, munissez-vous d’une attestation ! »
Les murs de la cage dorée n’en restent pas moins une prison…

C’était comme un nuage sombre planant au-dessus de nos têtes. Un nuage de terreur et désespoir, qui chaque jour charriait son lot de mauvaises nouvelles. Des morts, des centaines, des milliers ! Des familles déchirées, des grands-parents isolés …

La petite fille ouvre les yeux. Il est 8 heures. Le soleil n’est pas encore levé, mais le jour point déjà. Baillant à s’en décrocher la mâchoire, elle étend ses bras et s’étire intensément. La nuit a été difficile, mais elle ne parvenait pas à se remémorer les cauchemars interminables, tous plus terrifiants les uns que les autres, qu’elle avait vécu comme si les histoires étaient réelles.

Il est 8h05. La petite fille se redresse dans sa couche. Elle a froid. Du volet entrebâillé s’échappe un rai de lumière, venant caresser doucement le bois de l’armoire en face d’elle. Mis à part cette armoire et le lit, la pièce ne comporte aucun meuble, les murs sont nus. Pas une couleur, pas une décoration. Rien.

La petite fille rejette sa couverture, il est 8h07. Comme chaque matin, elle prend une longue inspiration, et laisse l’air s’échapper silencieusement de ses poumons, longuement. Puis elle plie les genoux, pivote d’un quart de tour, pose les pieds au sol. Elle n’a pas de pantoufles, et son pyjama est trop grand.

Il est 8h09 et 30 secondes. La petite fille n’a pas de montre, ni aucun objet personnel dans sa chambre. Pourtant elle sait. Elle sait qu’il est l’heure, l’heure de se lever, l’heure bientôt de la première visite des soignants. Debout, immobile, les yeux fixés sur la poignées de la porte fermée à clé, elle attend.

Un oiseau chante dehors, il est 8h12. La petite fille l’entend, mais ne peut le voir. Elle n’ouvre jamais les volets, ne veut pas les ouvrir. Retranchée toute la journée dans cette pièce sans âme, elle attend que le temps passe, elle attend … quoi ? Ne plus être seule ? Ne plus être étouffée par ses émotions ? Retrouver l’envie … ? De quoi ? Elle a oublié. Cela fait si longtemps qu’elle pleure en silence, qu’elle n’attend plus, n’entend plus.

Un bruit derrière la porte. Il est 8h15. Il passe, s’arrête. S’éloigne. La petite fille a retenu son souffle, a sursauté. Sursaut de vie ? Qui passe. Elle ferme les yeux. Il n’y a plus rien dans le couloir.

Arrive le premier chariot. 8h19. 11 minutes plus tôt que la veille. La petite fille est toujours debout, raide, fixant la porte de son regard vide, mort. Une clé s’introduit dans la serrure. La porte s’ouvre en grinçant.

Ce matin c’est un homme. Premier contact, visuel, silencieux. La petite fille baisse les yeux. Serre les poings.

Il est 8h20. L’infirmier parle. Elle n’entend pas. Comme si ses tympans ne fonctionnaient plus, comme si elle ne pouvait plus entendre. L’homme se tait. Il sent que quelque chose ne va pas, ne passe pas. Il tend la main. Elle relève la tête, elle a le regard vide. Il n’insiste pas.

Il est 8h22. La petite fille prend le cachet que lui donne l’infirmier. L’avale avec un peu d’eau. Ne tousse pas. Se détourne. Retourne dans son lit. Cela fait un mois qu’elle est là.

Déjà vu, Lee Antoine





Atmosphère, Vincent Riot-Sarcey

Fini l’exploitation !

Fini la dépréciation !

Je prends des décisions.

De l’estime, de l’estime, un peu plus d’estime !

Je veux vivre !

Je ne veux pas que l’on me mette en prison.

Je veux de l’aire !

J’ouvre en grand ou en petit, c’est selon.

Question d’atmosphère.

Marcher à ma façon …

Et d’ailleurs … Quelle est donc cette meilleure façon de marcher ?

Ce modèle qui met plus bas que terre.

Qui me fait ramper … vers de terre.

Non !

Je prends des décisions !

Je veux vivre !

Je veux de l’aire ;

Même si un jour ;

Je sais ;

Je finirai six pieds sous terre.

Vu de ma fenêtre, la vue est magnifique, Fk2020

La fenêtre, Jacques Ibranosyan

Quand j’ouvre la fenêtre, je reçois un très grand bol d’air frais.Je sent l’air caresser mon visage.Puis la lumière est comme jaillissante.Tout est claire.Et si bien dessiné.
Comme si tout ça était l’oeuvre d’un tableau.
Je regarde les immeubles d’en face et le ciel bleu avec ces nuages.Et il m’apparait soudain que tout ceci est d’une poésie déconcertante.

Le souvenir chaleureux d’un week end de Novembre à travers le portrait d’une inconnue, Vincent Riot-Sarcey

Fenêtre sur l’horizon, Audrey

C’est le matin, il fait chaud. J’avoue ne pas avoir envie de sortir du lit. J’ai un tas de choses à faire et suis pressée par le temps, je me force malgré tout. L’obscurité habille ma chambre. Je veux voir l’extérieur. J’ouvre mon rideau et mes fenêtres. C’est la première chose que je fais le matin (après être sortie du lit, bien entendu). Je regarde l’environnement. La chaleur entre dans la pièce. Le chant des oiseaux est mélodieux. Le soleil brille et tout est calme. C’est un moment paisible que j’aime. Un bruit sourd se fait entendre. Quelque chose de non identifié s’avance vers moi. J’aperçois un train volant au-dessus de la maison. Sur la porte, un mot est écrit : « Entrez, vous, les voyageurs, rêveurs, optimistes mais prenez garde, vous ne pourrez pas faire demi-tour, votre perspective risque de changer. » Je suis une rêveuse et une voyageuse. Ce train est pour moi. Je monte avec un peu d’appréhension, je ne sais pas où le train nous emmène. Il dépasse la vitesse du son mais est silencieux. Rien ne bouge malgré la rapidité excessive. A l’intérieur, c’est très sombre. Aucun bruit, non plus. Comme si j’étais la seule passagère. Je me demande si quelqu’un conduit ce train volant. J’avoue avoir peur. Et si on s’écrasait ? Et si c’était ma destination finale ? Je me calme lorsque le train s’arrête et me dépose dans un endroit qui m’est totalement inconnu, qui apparaît ne pas être sur Terre. Je sors, remplie d’appréhension, doucement un petit pas devant l’autre. J’observe mon environnement, comme un chaton qu’on vient d’adopter et qui change de maison. Je suis un peu apaisée par l’air légère qui remplie mes poumons. Cette air est pure et naturelle. Tout à l’air naturel. Les arbres sont légions et je ne vois que du vert partout. Je marche sur 50 nuances de verts qui recouvrent toute la surface. Le gris a disparu de la circulation. Le bleu est revenu en force avec un ciel qui redéfini cette couleur. Les fleurs ont dû être jalouses du ciel car elles sont habillées de ce même bleu intense. Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel se sont réunies en un seul et même endroit. Je suis contente d’en être le témoin. J’oublie toute ma vie et me concentre uniquement sur mon nouvel alentour. Une fontaine produit de l’eau que je m’empresse de boire. Immédiatement, j’imagine que le paradis a exactement ce même goût et ces mêmes fleurs, sans oublier ce même magnifique ciel. Mais plus que tout, le paradis aurait l’extrême chance d’avoir ce que j’observe en ce moment-même. Ça dépasse toutes mes attentes. Je viens de comprendre pourquoi il y avait cette note sur la porte. Ça prend tout son sens. Je m’approche doucement et prends tout mon temps pour ne jamais oublier ce que j’ai sous les yeux. Cela provoque en moi un sentiment que je croyais avoir oublié pendant toutes ces années sombres. Cela vient surtout me faire comprendre que j’en avais oublié le plus essentiel. Que j’avais oublié d’exister, de vivre. Que j’avais oublié à quel point le moment présent est important et qu’on ne doit pas vivre à 100 à l’heure. Et à quel point chaque humain est important et précieux.
J’entends au loin une voix qui m’appelle. Elle se fait de plus en plus forte et tout devient noir.
Quand j’ouvre les yeux, je suis dans mon lit et ma mère essaie, du mieux qu’elle peut, de me réveiller. Je me rends compte que ce n’était qu’un simple rêve. Tellement réel que je me suis perdue dedans, j’en ai occulté la réalité.
Je sors de mon lit avec grande difficulté et vais à la fenêtre. Je fais ça tous les matins, c’est ma routine. J’ouvre les rideaux et la fenêtre. A ma grande surprise, je vois le train volant de mes rêves qui s’éloigne de la maison.
J’aperçois, sur le rebord de la fenêtre un papier où est écrit : « tu es la seule capable d’ouvrir tes fenêtres sur l’horizon....... ».

LES LIBELLULES DEMOISELLES ,...FIGURE DE STYLE..., Zab’


La distanciation sociale,....c’est pas pour les chiens,....ni les sangliers,ni les poules d’eau ,ni les fourmis rouges, ni les buses, ni les pieuvres,ni les lynx,ni les tourterelles,ni les chenilles urticantes....il n’ y a donc que l’homme qui doit observer la distanciation sociale ???.
🤔...🤭..
😷😷😷😷😷😷...🙃...

Thème évasion, MFB

Chaque matin, j’attends ce moment, lever le volet de mon salon.

Je lève toujours le volet lorsque le jour pointe le bout de son nez. Car, à ce moment précis le spectacle est magnifique : la nuit a rendez-vous avec le jour. Et pour cause, c’est comme une merveilleuse rencontre entre un bleu qui se dévoile doucement et une obscurité encore présente. J’adore ces deux couleurs qui s’accordent parfaitement. C’est un moment magnifique, mais un peu trop court. Ce matin des oiseaux noirs volaient dans le ciel, c’était tout simplement beau.

J’aime lorsque le ciel est pur. Et puis, il y a toutes ces maisons aux volets encore fermés. Le quartier est encore endormi, tout est calme. Et c’est bien ainsi. Toute mon attention est portée sur la beauté de ce bleu et ce noir. En réalité, c’est très simple mais je reste à chaque fois émerveillée par la beauté de la nature. Fidèle, chaque matin tout recommence, et, ça fait du bien, je me sens bien.

Voici le début de mes journées.

Thématique évasion, Meles Meles

Une plongée dans ma réalité, l’Ourse

Ce ne sont pas des volets, des volets en fer blanc tous pourris. Ce sont de belles persiennes en bois brut, qui chantonnent quand je les ouvre.

Une délicate lumière et un parfum de mangue fraiche entrent dans ma cabane. J’ai une vue splendide sur des baobabs, palmiers …et l’océan est juste là. Quel plaisir de se sentir à sa place ici, se sentir légitime et heureux.
L’odeur iodée et pétillante réveille mon corps et mon esprit. Ce matin, la chance me sourit. Le vent est parfait pour une promenade en mer. Je vais pouvoir sortir mon voilier et plonger au milieu de la baie des tortues, entouré de récifs coralliens, d’algues taquines et de pieuvre multicolores. Les embruns m’entoureront de leurs magies et je verrais surement des requins-baleines jouer avec les vagues.

Je ne veux pas que tout cela soit seulement dans mon esprit. Il ne tient qu’à moi pour que cette scène se réalise. Je vais passer mon permis de plongée sous-marine et promis, je viendrais vous raconter mes aventures… !

GUIDE DU CONFINE(E)DEBUTANT, 2020-2080, Lotfi

Guide du confiné débutant

Etienne

Entre "à vos ordres" et "life goes on"
c’est pour les pauses clope dans les bras d’vos Hommes
quand ma prose porte un équipage,
j’aime que l’écrit parle
quand mes naufragés dans vos paquebots dorment

j’rappe pour les paumés entre ciel et sous-sol
que le cri des fleurs de scène et fous sorte
entre haïr la masse et embrasser les foules
en cas d’guerre, enlacer défoule
oui, l’accolade en pleine mêlée nous sommes

quand le silence écrase vos lèvres
j’rappe des romances extra-scolaires
des murs j’extrait l’pollen et j’déclare c’poème ;
Ou quand la fureur et la grâce collèrent...

Le plaid de mes rêves, Emmanuel

Thématique corona, Charlye

Confinement, Vincent Riot-Sarcey

Thématique corona, Emmanuel