CONFiture Maison : 4ème récolte

Cette semaine, nous avons invité les participants à créer autour de ces thématiques :



- Thématique "évasion" :
Imaginez que vous pouvez vous échapper quelques jours vers la destination (réelle ou imaginaire) de votre choix. Racontez-nous votre voyage. Vous pouvez vous inspirer de ces questions... ou pas. Où allez-vous ? Que voyez-vous ? Que sentez-vous ? Que découvrez-vous ? Qui rencontrez-vous ? Que faites-vous ? Quels plats dégustez-vous ? Quelle sont les musiques et les couleurs de ce lieu ?
Sentez-vous libre, vous allez bientôt partir...!

- Thématique "trace du corona"
A chaque sortie hors de son domicile, il faut pouvoir fournir une attestation de déplacement. Nous vous proposons de transformer (ou détourner) une attestation de déplacement en une nouvelle attestation fantaisiste. Quelle forme pourrait-elle prendre ? Que pourriez-vous y noter ? Comment pourriez-vous vous identifier ? Quels pourraient être les motifs de sorties ?


CONFiture Maison : 4ème récolte



Les participations des ateliers d’écriture


"Attestation de déplacement obligatoire", Anne-Camille


En application de l’article 9 du décret du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie d’Amourplein-20 dans le cadre de l’état d’urgence émotionnelle ,

Je soussigné(e),

Mme/M. : Jenny Bizarre

Né(e) le : Il/était/une/fois

A : BONVERT

Demeurant : 10, boulevard de l’Atlantide, 67469 Papiyon-dans-le-Ventre

Certifie que mon déplacement est lié au motif suivant (cocher la case )autorisé par l’article 2509-15 du décret du 19/04/2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie d’Amourplein-20 dans le cadre de l’urgence sanitaire :

○ Déplacement entre le domicile et mon travail où je suis en burn out avec mon collègue Lestat de Lioncourt et mon chef Pol Pot ;
○ Déplacement pour effectuer des achats de première nécessité tels que chocolat, dvd, somnifères, pyjama en pilou-pilou, tablette pour m’abonner à Netflix, livres et autres paradis artificiels ;
○ Consultations et soins ne pouvant être assurés à distance. Je note que j’ai l’interdiction formelle de soigner mon humeur morose et mes troubles depressifs ;
○ Déplacement pour motif familial impérieux pour l’assistance à ma tatie Danielle ou la garde de mes neveux Mercredi et Pugsley Adams ;
○ Déplacement bref dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile, lié à l’activité physique sportive autre que free hug, entraînement de pool-dance ou déplacement en lève-malade ;
○ Rébellion, je n’en peux plus, je prend le risque de me faire plaisir et de contaminer tout le monde !!!!!!

Fait à : Papiyon-dans-le-Ventre

Le : 27/04/2020 à : Minuit (tout est permis)


"La plage...", Lotfi Bechellaoui


Ça y est, j’y suis ! après un long trajet à pied, en passant de l’est à l’ouest, Du Nord au sud, de haut en bas. Venus d’ailleurs et de nulle part, je suis là aujourd’hui. Dans ce grand aéroport où les destinations ne se comptent plus... où aller ? Quelle destination choisir ?
Mon passeport et toutes mes pièces d’identité sont-elles valides ? Sinon je serai bloqué au terminal comme Tom... Mais on m’a dit oui. Alors je pars !... Je regarde le tableau d’affichage et me demande où vais-je aller ? À vrai dire, je m’en fiche un peu. Car mon but, c’est bien de partir, voyager, m’exporter...
J’aimerais bien le conduire l’avion moi, comme un aviateur... Mais on m’a dit que c’est un métier... c’est vrai ! Mais je veux bien apprendre moi...
Arrivé au guichet, je lui donne mes papiers.

A : C’est pour un billet ?

Moi : Oui Madame.

A : Où veux-tu aller ?

Moi : Là où ça sent bon, où il fait beau et où je pourrais jouer et dire tout ce qui me passe par le cœur la tête...

A : Tu sais, dans la vie, quand on ne sait pas ce que l’on aime, on a le droit de tout essayer... que veux-tu essayer ?

Moi : On m’a dit, qu’il existait un endroit où l’on pouvait créer un univers dans un grain de sable. C’est possible, Madame ? Et c’est où cet endroit ?

A : Oui tu as raison ! Une destination un endroit où tu trouveras que des belles plages de sable blanc, qui illumine le ciel avec son reflet de diamant...

Moi : Mais Madame ! Si je marche sur cette plage, ne vais-je pas détruire tous ces univers, confinés dans un grain de sable ?! J’ai peur de les faire souffrir...

A : Tu sais, la souffrance est la matière noire de l’univers de l’amour... Tu pourras, marché entre chaque grain de sable, car l’espace y est présent et entre chaque grain de sable il y a un univers...

Moi : Oh ! oui s’il vous plaît. C’est là où je veux aller. Je pourrais ajouter des jours à la vie, ou peut-être même ajouter de la vie aux jours. J’aime l’espace, le vide, là où il y a de la place...

A : Votre avion part dans 1h. voilà votre billet ! et n’oubliez pas de revenir nous raconter votre histoire...

Moi : Merci beaucoup Madame ! mais je ne vous dois rien ?!...

A : Mais de rien !! bon voyage et bon vent...

Merci.


"Attestation de sortie pour urgence vitale d’être heureuse", MFB


Madame, Monsieur,

Attestation de sortie pour urgence vitale d’être heureuse.

Aujourd’hui, je sors prendre l’air, Aujourd’hui, c’est mon anniversaire, En fait, plus précisément, c’est le souvenir du jour de ma naissance, Un 27 avril à 14h30 précisément, j’étais là, C’est très important la naissance d’un enfant , C’est un jour unique dans une vie, Par conséquent, pour moment exceptionnel, sortie exceptionnelle.

Pour l’attestation, Je dessinerai, sur une jolie feuille de papier, de mes propres mains, avec quelques crayons de fusain,
Un très joli jardin, avec toutes ses fleurs parfumées, de couleurs rose, rouge, orange, violine, jaune,
Avec un immense arbre, sous lequel il y aurait,
Une jolie table recouverte d’une belle nappe blanche, sur laquelle il y aurait un joli gâteau
D’anniversaire, des tasses, des verres, des bougies, un très joli bouquet de roses roses,
Un tourne disque et un parquet pour danser,
Et tout les gens que j’aime.

Mon nom serait : Madame ENVIE
Mon prénom serait : Amour
Mon adresse serait : rue de la Joie
Mon village serait : LE PARADIS

Au final, je partage ce moment avec vous,

J’ai bien rêvé, Je ne me sens plus seule.


"Voyage au bout de moi", Meido

Ce matin, j’ai décidé de partir. Faire mes valises pour mieux revenir. Décoller pour atterrir : tel est le but de ce voyage. Nous arpentons le monde pour quitter le confort de l’habitude et prendre le risque d’être son unique repère. Perdre les balises du quotidien pour se confronter à un autre environnement, c’est à dire à un autre soi même. Espérer apprendre quelque chose de cette expérience afin de nourrir les jours prochains de ces souvenirs futurs. Je fais le choix de voyager pour ne pas abîmer la trace de cet impossiblement beau. Préserver la musique de ces moments pures et laisser l’espace au dépassement, à ce qui pourrait durer indéfiniment.

Aujourd’hui, je prends le temps de remplir ces six sacs, de faire l’inventaire de mes nombreuses affaires pour ne pas oublier l’essentiel. Symboliquement en prendre un maximum pour ne rien laisser derrière qui pourrait suggérer une présence délétère. Faire le plein et le vide, m’en aller avec cette maison que j’avais déplacé, dans l’espoir de vivre autre chose que la fin des mouchoirs. Dire au revoir et ne plus désespérer de ces conditions qui nous amènent à l’échafaud. Faire ce geste de la main, par la fenêtre, pour me saluer du regard une dernière fois. Mon uber est là et enclenche le périple, sans vraiment réaliser les conséquences de ce départ.

Je suis dans cette berline dont le chauffeur tente de me faire sourire. Il comprend à ma mine que je ne pars pas le cœur léger et essaie par pleins d’arguments explicites de me rassurer. C’est gratuit et sans attentes de notes ou d’étoiles sur son profil. Nous ne nous connaissons ni de Lucy ni de Kouchim... sans aucun doutes, nos subjectivités se partagent plus aisément, sachant que ce qui nous permets d’échanger sont ces masques jetables en papier. Nous traversons donc la ville, à deviser sur nos galères et celle de ce monde en jachère. La destination s’approche et je sens la puissance de l’événement me prendre aux tripes.

Me voilà arrivée chez moi. Les rêves sont fait de trêves, ainsi que leur cauchemar. Je veux goûter à ma solitude d’expatrié, en moi. Je veux me retrouver sans autres attributs que les couleurs qui me constituent. Mais est ce possible de devenir qui l’on est sans le mélange des pigments, sans la nécessité de les diluer. On évolue à travers ceux qu’on aime... j’observe ainsi le travail que je dois mener. Il me faut regarder à l’intérieur, rechercher ce qui doit être remis en cause. Les attentes portent en leur sein leur propre déception, c’est ce que mon précédent voyage m’a appris. Que m’apportera celui-ci ? Peut être la façon d’appréhender soi et l’autre dans une dimension où chacun est sujet de sa vie.


"Martine ,...la distanciation sociale...c’est quoi ?", Isabelle


ATTESTATION DE DÉPLACEMENT DÉROGATOIRE

Je soussignée Martine née dans les années 50_ 60 en Belgique.
Demeurant au zoo,à l’hôpital,à la mer,au cirque,à l’école...
Certifie que mon déplacement est lié au motif suivant :

* Divertir les petites filles du monde entier qui s’ennuient ferme durant la pandémie du Corona.

*Vous montrer que je suis une gamine simple qui vit des aventures du quotidien sans heurter les bonnes mœurs.

*Vous témoigner à quel point je suis gentille et pas vraiment féministe.

*Je fais de la montgolfière, je découvre la classe de découverte, j’apprends à nager, je fais de la bicyclette, je monte à cheval je vais dans la forêt et ça...,...ça va pas me prendre qu’une heure !

*Je fais le pied de grue devant mon éditeur,...qu’il sorte enfin un nouvel album : "Martine retire ses économies de son livret A"

*Convocation judiciaire,...j’ai piqué des masques à l’hôpital.

*Je me casse,je suis devenue rebelle,....je n’ai plus 10 ans mais 80 piges....

Fait en Belgique
Le 27/ 04/ 2020 à 16h

Signature : Martine


"Je coche quoi ?", Anonyme


Je coche quoi ?

Sur cette attestation, il manque des cases.
Parfois, les cases regroupées correspondraient mieux aux motifs de mes sorties.
Chercher mes médicaments à la pharmacie après un rendez-vous avec mon psychiatre en faisant un détour par des rues vides pour prendre l’air avant de rentrer chez moi :
Je coche quoi ?
Courses pour une amie en passant ensuite lui déposer devant sa porte, en récupérant un de ses colis Amazon à retourner et donc me rendre à la poste :
Je coche quoi ?

Mes sorties sont quotidiennes.
Ma psy m’a rappelé que c’est autorisé,
Que j’ai le droit,
En respectant les gestes barrière, mais oui : le droit.
Le devoir apparemment,
Les raisons un peu étranges ne rentrent pas toujours dans les cases.
J’ai recopié nombre de fois les attestations à la main en entier sur un vieux cahier à spirale A4 petits carreaux.
Des lettres et des lignes en petit, en serré afin que tout le contenu de l’attestation s’intègre sur une seule page.
La plaie ? Pas vraiment. Un moyen de gérer mes angoisses, une façon étrange de me détendre.
Au collège lorsque quelqu’un’e devait en guide de punition recopier le (long) règlement intérieur, je proposais de le faire à sa place.
Pas d’imprimante, alors des lignes à la main, au stylo bleu pour ne pas gâcher l’encre noire de mon bic 4 couleurs.
Mais les motifs de déplacements ne me conviennent pas.

Les suivants me parlent davantage :

  • Déplacements par besoin du vent sur mon visage pour sentir un peu que mon corps existe et que je suis dans le présent
  • Déplacements par besoin d’observer les nuages qui se reflètent dans le Rhône même si c’est à plus d’un kilomètre de chez moi
  • Déplacements pour profiter des rues vides et sans sons envahissants
  • Déplacements car mes cahiers sont terminés il me faut aller au point relai récupérer ma livraison
  • Déplacements car les chocolats de Pâques étaient en promo, le chocolat est ma drogue, oui c’est des achats alimentaires de première nécessité
  • Déplacements pour faire des photos du dehors pour une amie qui ne peut pas sortir et qui en a besoin pour sa survie et du coup je sors et c’est nécessaire pour la survie.
  • Déplacements car ma boîte aux lettres n’est pas aux normes, alors je vais à la poste récupérer un « objet volumineux » probablement épais de plus de 1,5cm et moins de 2cm
  • Déplacements chez ma psy chercher en même temps des versions imprimées des attestations de déplacement en faisant un crochet chez Picard pour prendre un tiramisu pour 8 personnes juste pour moi et non pour organiser un dîner avec des ami’e’s qui, de toute façon sont végans.
  • Déplacements à 1,7km de chez moi parce que là-bas il y a de la pelouse et très peu d’humain’e’s.
  • Déplacements pour répondre à des messages auxquels je suis incapable de répondre depuis mon lit ou mon canapé
  • Déplacements sans aucun motif ni but, mais il semble que mon cerveau ait besoin de prendre l’air tous les jours

Déplacements futiles, irresponsables certainement et possiblement saugrenus, bien que je me maintienne à plus d’un mètre des humain’e’s, tout en portant un masque et me lavant les mains à tant de reprises que la crème hydratante fait son retour au-dessus de mon lavabo


"Le paradis terrestre", Mohamed


Dans mon jardin d’eden je daigne me prendre pour un roi à la coupe pleine, mes invités et moi semblons bien occupés avec nos reines, plein de palmiers et deux soleils remplis de lumière dans un monde où il n’y a pas d’arènes, un seul supplice c’est de rester tranquille jusqu’à l’aube, soulagés entre de légères brumes on dort sur des nuages, exaltés sont mes convives, toutes sortes de jus qu’on a bus, Des oiseaux aux 1000 couleurs, aucun animal n’est carnivores, des ombrages des fruits au goût de miel, le ciel est la terre, Nous pouvons prendre notre envol, les do les ré, mi, les sols sont faits avec un arc et une barque qui débarque avec plein de nouveaux venus on n’y vit nu. Et les parfums de vanille et de guacamole nous enivrent jusqu’à nous rendre étourdi, sur ce j’ai tout dit.


"Voyages", Hicham


Je vais dans les mines de charbon ou ça sent bon on attend les machines qui creuse pour extraire du charbon on voit les ascenseurs qui descendent dans les mines on sent le charbon on découvre des mineurs tout noir de charbon il y a des douches pour laver les mineurs de charbon il y a des femmes qui font le tri de charbon on est descendu dans les mines mais pas si bas puis on a mangé un McDo
Comme musique les corons la couleur noire comme le charbon.


"Ma nouvelle vie", Estelle


Je rêve que je pourrais sortir de chez moi, et encore me sentir en sécurité. Certes nous porterions des masques, certes nous respecterions les distanciations sociales, mais nous ne verrions pas l’autre comme l’ennemi potentiel. Ces dispositions nous obligeraient à nous regarder droit dans les yeux pour nous saluer et nous y mettrions tous le respect que l’autre mérite.

Dans cette nouvelle vie, peut être qu’à distance nous éprouverions un attachement à l’autre, cette connexion et ces moments de partage qui nous ont tellement manqués.
Ce voisin avec qui nous échangions des politesses, qui malgré toutes ses difficultés, a pris le temps de vous dire dans une porte entre-baillée : « si tu as besoin de quoi que ce soit, demandes moi »

Cette délicate attention alors que nous sommes tous vulnérables, est si précieuse.
Je découvre pendant le confinement que les relations humaines ont plus que jamais de la valeur et sont indispensables.

Nous serions d’avantage attentifs aux oiseaux, ce réveil matinal pendant le confinement qui fut si agréable.

Dans cette nouvelle vie, je mangerais autrement. Je privilégierai la qualité, certes cela nécessite de faire des choix, mais quel bonheur de se régaler. Plaisir de manger retrouvé.


"Mon voyage à Cadenet", Juls

J’y suis parti m’évader à Cadenet là où la plage se fait désirer. Là où les cocktails sont à tomber, là où les plus grandes amitiés se sont créés. Là où MHD m’a fait vibrer. Là où j’ai créé un combat catch improvisé. Là où j’ai gagné une pizza avec un quiz ou c’est tombé sur mon son préféré. Le lieu où j’ai vu des étoiles filantes sur un ciel étoilé. Là où j’ai découvert une douce odeur de lavande qui m’a mis en extase sensoriel. Là où j’ai découvert ma passion pour l’animation.

"Le train magique", Audrey


Je suis dans le train, endormie. Quand je me réveille, je suis arrivée à destination. Ces quelques jours vont me faire le plus grand bien. Du moins, c’est ce que j’espère. Je sors du train, peu sûre de moi. Je ne sais pas où je vais. J’avoue ne plus me rappeler pourquoi j’ai pris le train ni comment je l’ai fait. Je sais juste que c’est là où je dois aller. C’est un endroit qui m’est complètement inconnu. La gare est vide. Je sors dans la rue qui est, elle aussi, déserte. Pas âme qui vive. Mais je sais que je dois continuer de visiter. Mon environnement est rayonnant et chaleureux. Beaucoup de montagnes et de verdures. Je vois quelques fois des animaux comme une meute de loups, un renard qui essaie de se cacher et des oiseaux qui semblent libres et heureux. Maintenant, je sais que c’est là où je dois être. Ah, j’aperçois un humain qui me fait signe de la main. Il s’approche de moi avec un sourire bienveillant aux lèvres et me prend dans ses bras. Cela m’apaise instantanément. Il me dit : « Ne t’en fais pas, ça va aller ! » avec une telle sincérité que je ne peux pas le contredire. J’ai envie de lui parler, de tout lui raconter depuis le début, de me confier à lui mais il part loin. Je ne peux pas le retenir. Je ne sais pas qui est cet homme mais je sais que j’étais destinée à le rencontrer. Je continue donc de marcher et d’admirer le paysage. Je crois que je pourrais faire ça toute ma vie. Les oiseaux se sont posés et ils chantent des chants extrêmement joyeux qui dessinent un grand sourire sur mes lèvres. Cela fait depuis peu que je suis là mais je sais déjà que je suis à ma place dans cet endroit. Je veux chanter avec les oiseaux mais j’ai peur de les faire fuir. Je vois la mer et je décide de me baigner. J’entre dans l’eau en un instant. La mer est à température idéale. Je me sens tellement bien dans l’eau que j’envisage d’y passer tout le reste de ma vie. Bien sûr, je ne vais pas le faire et puis je n’ai pas fini ma visite. Je reste une bonne grosse heure dans l’eau et continue de découvrir mon environnement. Je vois une femme sortir d’un magasin de souvenir et s’approcher de moi. Elle aussi, elle me prend dans ses bras. Elle me dit : « Tu es sur cette Terre car tes parents t’ont voulue. Tu es sur cette Terre parce que tu as une vie à vivre. Tu es sur cette Terre parce que tu le mérites. » Et elle disparaît. J’avoue, cela me fait pleurer de joie ce qu’elle me dit. Ses mots m’ont transpercé avec une bienveillance telle que je n’ai pas pu contenir mes larmes. A l’intérieur de moi, un petit changement se fait. Ma vision du monde commence doucement à se transformer. Je continue mon chemin, je sais que j’ai encore de la route à faire. Mon ventre me cri famine. Je vais dans une auberge et loue une chambre pour la nuit. Le repas m’est offert, ce qui me surprend beaucoup. Je ne sais pas où je suis et tout me paraît étrange. La nuit tombe d’un coup, sans prévenir. Le coucher du soleil est très rapide. Je vais dans la salle-à-manger et l’atmosphère est pesante et lourde. La salle est remplie et les regards sont froids et distants. Toute la joie et l’amour que j’ai expérimenté la journée se sont transformés en colère et en haine. Je suis dans un coin, tout au fond, et mange tranquillement en veillant à ne regarder personne dans les yeux. Je vais dans ma chambre et m’endors assez vite.
Le lendemain, le soleil me réveille et me renvoi la bienveillance que j’avais eu la veille. Je descends prendre mon petit-déjeuner. Là, une toute autre atmosphère est présente. Ils rigolent tous, parlent fort et la joie règne. Je fais part de mes observations à l’aubergiste qui m’explique que cette Île est très particulière. La journée, tout est merveilleux et apaisant mais la nuit, c’est le contraire. La nuit, c’est glacial, c’est froid et c’est dangereux. Elle me dit que l’Île représente un peu la vie. Il n’y a pas de bonheur sans malheur et donc il n’y a pas de lumière sans obscurité. Je lui dit que je ne suis donc pas à ma place et lui explique ma situation. Je suis perdue, je ne sais pas où je suis censée être ni ce que je dois faire. Elle me dit qu’on est toujours là où on est censé être même si on ne le voit pas, même si on ne le comprend pas. Que si je suis là c’est pour une raison mais que je dois ouvrir mon esprit pour la voir, cette raison. Je sors dehors quand je vois le conducteur du train me donner un billet retour. Cela me surprend mais je ne peux pas rester. Quelque chose en moi me fait partir mais me fait comprendre que je retournerais dans cet endroit car j’ai encore beaucoup de choses à découvrir. Mon voyage est loin d’être terminé. Au contraire, il vient juste de commencer.

"Thème évasion", William Hugo

Il faut que l’évasion évite d’atterrir en prison, pour voyager il faut bien se préparer, ça arrive de perdre des choses ou de se faire voler, certains patients peuvent espionner pour que la police ose faire de la corruption, je suis déjà mal tombé certains en ont profité, ils doivent payer l’État a craqué et m’a gracié, les nuits en garde à vue obligent de la retenue, faut être calme pour écrire un slam

"L’ile imaginaire", Morgan

Tout commence par un voyage long et difficile ou les saisons froides comme chaudes se suivent se succèdent les unes après les autres. aventuriers de nature me voilà parti pour une sorte de pèlerinage aucune aide rien que moi m’éloignant de cette vie tranquille en cage ma destination j’y suis arrivé je ne la connais point. Mais je peux vous dire que celle-ci est paradisiaque la vue est époustouflante, l’île sur laquelle je me trouve et remplie de verdure, les fruits ils sont conséquents plus sucré les uns que les autres. C’est une ville riche de pierres précieuses ou les animaux sont libre de tout braconnage cette vie je l’ai choisi, elle m’a empli de joie, je pêche, je chasse tel un Robinson Crusoé. je m’y sens bien.

Les participations des ateliers de création

"Déplacements alternatifs", Anonyme


"Dérogation", Vincent Riot-Sarcey



"Le voyage", Vincent Riot-Sarcey



"Mon gâteau d’anniversaire", MFB



"J’VEUX QU’ON BAISE SUR MA TOMBE, inspiré (de la chanson) de Damien Saez", SEb



Dessin, Meido



"Broderie sauvage", l’Ours



"Évasion masquée", le Sac à dos


"Evasion", Stéphane